Un vent de consolidation souffle sur le ciel européen

 
 
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Avions Alitalia et Air France à l’aéroport Fiumicino, le 18 décembre 2007 à Rome (Photo : Andreas Solaro)

[22/12/2007 11:35:43] PARIS (AFP) Un vent de consolidation souffle sur le ciel européen, des compagnies traditionnelles, anciens étendards nationaux, cherchant à s’unir à de plus grandes voisines européennes.

En dernier lieu, c’est Alitalia, au bord du gouffre, qui a recommandé vendredi soir au gouvernement italien d’ouvrir des négociations exclusives avec Air France-KLM en vue de lui céder le contrôle de la compagnie.

L’Etat italien, qui détient 49,9% de la compagnie nationale, a promis de dire d’ici la mi-janvier s’il suivait ou non l’avis du conseil d’administration de la compagnie. Le gouvernement a mis en vente Alitalia il y a un an et la compagnie italienne perd plus d’un million d’euros par jour.

Amorcé avec le mariage en mai 2004 d’Air France et de la néerlandaise KLM, puis celui de l’allemande Lufthansa avec Swiss au printemps 2005, le mouvement devrait se poursuivre ces prochaines années, estiment des experts.

“Outre Alitalia et Iberia, on parle d’autres cibles potentielles comme l’autrichienne Austria, la scandinave SAS et la finlandaise Finnair”, relève un analyste parisien.

“La consolidation est une nécessité dans le secteur aérien. Nous avons trop de compagnies aériennes”, estimait récemment Giovanni Bisignani, ancien patron d’Alitalia et actuel directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), qui compte 242 compagnies-membres, représentant 94% du trafic aérien international.

Libéralisé par étapes entre 1987 et 1997 dans l’Union européenne, le transport aérien reste extrêmement fragmenté, comparé à des secteurs comme l’automobile qui ne compte plus qu’une quinzaine d’acteurs majeurs à travers le monde. En Europe, environ 150 compagnies aériennes régulières existent actuellement.

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Les chiffres des compagnies (Photo : Laurence )

“Après quelque cinquante années de bilatéralisme strict encadrant les rapports entre compagnies aériennes internationales, la dernière décennie a vu, particulièrement en Europe, l’avènement du multilatéralisme”, observait récemment Jean-Cyril Spinetta, patron d’Air France-KLM.

Soutenues par les Etats, jadis considérées comme des porte-drapeaux –en témoignent leurs noms très souvent tirés de celui du pays– les majors européennes ont affronté ces dernières années une concurrence de plus en plus sévère.

Elles sont agressées sur leur marché intérieur par les compagnies à bas coût, et sur les trajets intercontinentaux par l’ascension fulgurante de groupes comme Emirates, décidé à attirer la clientèle européenne sur son hub de Dubaï.

“Avec l’accord ciel ouvert, qui libéralise à partir d’avril 2008 le trafic entre l’Europe et les Etats-Unis, les concentrations vont devenir encore plus judicieuses”, estime un expert français.

“Les petites compagnies européennes, telles Austrian Airlines ou la grecque Olympic Airways, peinent à desservir toutes les capitales”, note-t-il.

Au contraire, les majors cherchent à desservir le plus grand nombre de destinations possibles, le plus souvent possible, pour attirer les très lucratifs voyageurs d’affaires, toujours plus nombreux du fait de la mondialisation des échanges commerciaux.

Les alliances entre transporteurs, comme celle de Star Alliance née en 1997 autour de Lufthansa ou SkyTeam établie autour d’Air France en 2001, constituent une première réponse en offrant un réseau commun aux clients, mais elles ne suffisent pas, observe un analyste parisien.

Une fusion, remarque-t-il, permet en outre des synergies, comme la mise en commun des systèmes informatiques, une rationalisation des achats, tel le renouvellement des flottes, particulièrement coûteux.

Ainsi, Air France-KLM compte lancer pour la première fois un appel d’offres commun en 2008 pour une centaine de long-courriers de moyenne capacité.

 22/12/2007 11:35:43 – © 2007 AFP