Google et 260 prétendants convoitent des fréquences de téléphonie mobile US

 
 
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Le logo de Google derrière un clavier d’ordinateur

[19/12/2007 19:32:51] NEW YORK (AFP) Plus de 260 candidats veulent s’emparer des fréquences de téléphonie mobile que vendra le gouvernement américain fin janvier, avec en tête le géant d’internet Google, prêt à débourser des milliards pour bâtir son propre réseau de téléphonie mobile.

La Federal Communications Commission, l’agence gouvernementale de contrôle des médias, a annoncé mardi soir avoir reçu 266 candidatures pour les enchères organisées le 24 janvier, où seront vendues des fréquences libérées par les télévisions analogiques américaines qui doivent passer au numérique d’ici 2009.

Les prétendants se bousculent: 96 candidats ont déjà été acceptés par la FCC et 170 ont déposé des dossiers encore incomplets.

Comme prévu, y figure le groupe Google, qui a annoncé depuis juillet être prêt à débourser plus de 4,6 milliards de dollars — le minimum requis pour le “bloc” de fréquences qui permet d’assurer une couverture nationale.

Mais d’autres poids lourds se sont aussi mis sur les rangs, laissant promettre une compétition féroce: les opérateurs téléphoniques ATT et Verizon, qui ne veulent pas de nouveaux concurrents, des opérateurs régionaux comme Alltel et Leap Wireless, mais aussi le groupe pétrolier Chevron ou encore l’équipementier en télécoms Qualcomm.

Quantité de petites sociétés, qui espèrent mettre la main sur des fréquences locales, sont aussi candidates, comme Vulcan, le fonds de Paul Allen, (cofondateur de Microsoft), ou le fournisseur d’internet sans-fil Towerstream.

Contrairement aux spéculations, la liste ne comprend pas le groupe Apple.

La FCC mettra aux enchères quatre “blocs” de fréquences dans le spectre des 700 MHz, très convoitées car elles permettent de créer des réseaux haut débit et, pour l’un des blocs vendus, couvrant l’ensemble des Etats-Unis.

Les petits groupes s’intéressent aux fréquences locales, dont le prix d’entrée n’est que d’un million de dollars.

“Au plus haut niveau de stratégie politique, le Congrès et la FCC voudraient voir apparaître quelques nouveaux opérateurs”, a souligné Scott Ellison, analyste chez l’institut de recherche IDC.

Les analystes estiment que beaucoup de candidats sont en fait des spéculateurs, qui veulent revendre ces fréquences dans quelques années ou les sous-louer à des opérateurs, sans s’embarrasser de créer leur propre réseau.

Vu le nombre spectaculaire de candidats, la FCC a décidé de repousser au 4 janvier la date limite pour compléter les dossiers et verser une caution.

Ces enchères risquent de changer radicalement le paysage américain de la téléphonie mobile car, outre l’arrivée possible de nouveaux opérateurs, les nouveaux réseaux devront être ouverts à tous les appareils, une exigence que la FCC a imposé à la demande, notamment, de Google.

Actuellement, le marché américain est bien plus corseté qu’en Europe, car les opérateurs peuvent sélectionner les modèles et services utilisées sur leur réseau, et exclure les autres, ce qui bride le choix des consommateurs.

“Les usagers pourront télécharger n’importe quelle application et utiliser le téléphone de leur choix sur ces réseaux télécoms”, a promis Google le mois dernier.

L’irruption de nouveaux entrants sur des fréquences à très haut débit, idéales pour l’internet mobile, promet donc une série de nouveaux services pour les consommateurs.

D’autant que se multiplient les “smartphones”, ces téléphones multifonctions qui surfent sur internet, dopés par le succès de l’iPhone d’Apple.

Pour Google, ce serait aussi l’occasion de déployer en masse sa nouvelle plateforme de logiciels pour téléphones mobiles Android, dont il veut faire le moteur de toute une nouvelle génération de portables, mais dont le développement aux Etats-Unis dépend pour l’instant du bon vouloir des opérateurs.

 19/12/2007 19:32:51 – © 2007 AFP