Murdoch officiellement propriétaire de Dow Jones et du Wall Street Journal

 
 
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Rupert Murdoch, le 13 novembre 2007 à Adelaide (Photo : Jamie Mcdonald)

[14/12/2007 07:16:55] NEW YORK (AFP) Réalisant un rêve caressé depuis des années, le magnat de la presse Rupert Murdoch est devenu officiellement jeudi le nouveau propriétaire du groupe Dow Jones et du prestigieux Wall Street Journal, après l’approbation du rachat par la majorité des actionnaires de Dow Jones.

Plus de 60% des actionnaires de Dow Jones, groupe qui inclut le Wall Street journal (WSJ) mais aussi l’agence financière Dow Jones, le site financier MarketWatch et l’hebdomadaire Barron’s, ont accepté jeudi le rachat par News Corp., l’empire des médias de M. Murdoch, a annoncé Dow Jones dans un communiqué.

Dans la foulée, le groupe News Corp. a annoncé jeudi soir dans un communiqué que le rachat était désormais effectif.

Rupert Murdoch déboursera au total 5,6 milliards de dollars pour ce rachat, un montant colossal qui reflète son désir de mettre la main sur le Wall Street Journal, l’un des deux titres phares de la presse économique mondiale (avec le Financial Times) et le deuxième quotidien le plus lu aux Etats-Unis.

M. Murdoch a conclu l’été dernier le rachat de Dow Jones après des mois de bras de fer avec la famille Bancroft, qui contrôlait Dow Jones depuis plus d’un siècle et qui, très divisée, a finalement accepté son offre.

Cette acquisition a également été très combattue au sein de la rédaction du Wall Street Journal, inquiète de la réputation de M. Murdoch d’influencer la ligne éditoriale des médias qu’il détient.

Le score final du vote des actionnaires jeudi reflète d’ailleurs encore une forte opposition au sein de la famille Bancroft.

Au total l’offre de rachat a recueilli 60,27% des droits de votes, mais avec seulement 54% au sein de la famille, alors que le reste des actionnaires du groupe a approuvé le rachat à 78%.

Le 1er août, les conseils d’administration de Dow Jones et de News Corp. deux sociétés avaient approuvé l’accord de rachat, mettant un terme à trois mois de tergiversations. M. Murdoch s’était tenu jusqu’au bout à son offre de 60 dollars par action présentée mi-avril, gagnant à sa cause un à un les membres de la famille.

La semaine dernière, sans attendre le vote de l’assemblée générale de jeudi dont l’issue était sans surprise, M. Murdoch a commencé à remanier en profondeur la direction de Dow Jones et du Wall Street Journal.

Il a nommé un nouveau PDG pour Dow Jones, Les Hinton, jusque-là patron de la branche internationale de News Corp.. Il a aussi nommé un nouveau directeur de publication pour le WSJ et l’agence Dow Jones, Robert Thomson, jusqu’ici patron du Times de Londres — un Australien de naissance, comme M. Murdoch.

Cette redistribution a de plus permis à Rupert Murdoch de nommer son fils cadet, James, au poste de patron des branches internationales, le propulsant numéro trois du groupe et héritier potentiel de l’empire bâti par son père.

Pour News Corp., surtout présent dans la presse écrite en Australie et au Royaume-Uni (The Sun, The Times), l’opération lui permettra de se déployer aux Etats-Unis, où il possède déjà le quotidien New York Post, la chaîne de télévision Fox News ou encore les studios de cinéma 20th Century Fox et le site de socialisation MySpace.

Ce rachat épaulera aussi sa toute nouvelle télévision financière, Fox Business, lancée aux Etats-Unis le 15 octobre.

Dans une interview sur sa chaîne Fox News, Rupert Murdoch a déclaré jeudi que le Wall Street Journal, avec le groupe Dow Jones, était une “merveilleuse” institution, ajoutant: “nous voulons le mondialiser et le numériser. Il y a beaucoup à faire. Le Journal sera le fer de lance”.

 14/12/2007 07:16:55 – © 2007 AFP