Rassurée sur les taux, Wall Street va tenter de confirmer son rebond

 
 
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La Bourse de New York, le 1er octobre 2007 (Photo : Emmanuel Dunand)

[01/12/2007 10:21:02] NEW YORK (AFP) Rassurée sur une baisse des taux d’intérêt en décembre qu’elle tient désormais pour acquise, la Bourse de New York va essayer de conforter son regain de forme la semaine prochaine, en gardant un oeil rivé sur les chiffres de l’emploi.

Pendant la semaine écoulée, Wall Street a réussi à faire fi de données économiques mitigées pour retrouver un peu de sérénité et boucler sur une note positive un mois de novembre désastreux.

Son indice vedette, le Dow Jones, qui comprend les trente valeurs vedettes, s’est solidement accroché à la barre psychologique des 13.000 points, pour finir à 13.371,72 points (+2,9%) vendredi.

Il a connu sa plus forte progression sur quatre jours depuis 2003 (+630 points), mais il a perdu 4% sur l’ensemble du mois de novembre.

A forte composante technologique, le Nasdaq s’est aussi repris pour finir à 2.660,96 points (+2,4%) sur la semaine. En novembre, il a perdu 6,9%.

Plus large et plus représentatif, l’indice Standard and Poor’s 500 a clôturé vendredi à 1.481,14 points (+2,7%). Il a cédé au total 4,4% sur le mois.

Le marché obligataire n’a pas souffert de cette santé momentanément retrouvée des actions. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue dans le sens contraire des prix des obligations, a baissé vendredi à 3,972% contre 4,012% une semaine plus tôt, de même que celui à 30 ans à 4,403 % contre 4,438% sept jours plus tôt.

Malgré un bref répit sur la crise des crédits hypothécaires à risque (“subprime”) après le renflouement de la banque Citigroup par l’émirat d’Abou Dhabi, Wall Street est restée focalisée sur le ralentissement marqué de l’économie, remettant son sort entre les mains de la Réserve fédérale.

“L’économie américaine ne flirte pas seulement avec la récession, on a l’impression qu’elle est en train de réfléchir sur la date du mariage”, a lancé Douglas Porter, chef économiste chez BMO Capital.

Sans conclure à une récession, la Fed a reconnu cette semaine que les actuelles tensions sur les marchés financiers accentuaient les incertitudes entourant la première économie mondiale.

Convaincue jusqu’ici que le niveau de ses taux était le bon, elle a changé de ton et n’exclut plus une baisse des taux lors de la prochaine réunion de son comité de politique monétaire le 11 décembre.

La Fed craint surtout que les banques, étranglées par leurs investissements hasardeux sur le marché des titres de dette complexe, ne ferment le robinet du crédit, mettant à mal la consommation et l’investissement des entreprises.

La banque centrale américaine a déjà baissé à deux reprises ses taux depuis l’éclatement de la crise sur les marchés financiers, en septembre, puis en octobre, pour les ramener à 4,50%.

“Les investisseurs tiennent pour acquis une réduction des taux en décembre pour secourir l’économie”, avance Patrick Fearon (A.G Edwards), “mais nous pensons que cette baisse ne sera pas suffisante car l’économie a ralenti de façon soudaine et rapide”.

Moins pessimiste, Stephen Gallagher (Société Générale) estime que le rétablissement de Wall Street dépend de l’ampleur de l’assouplissement décidé par la Fed: “50 points de base donnera au marché un coup de fouet, mais 25 points, ce sera plus difficile”, avance-t-il.

Tous s’accordent pour dire que les chiffres de l’emploi attendus vendredi trancheront le débat. “Si les chiffres sont bons, ce sera 25 points, s’ils sont mauvais ce sera 50 points”, pronostique Marc Pado (Cantor Fitzgerald).

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 01/12/2007 10:21:02 – © 2007 AFP