La grève des transports commence à peser sur l’économie

 
 
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Un embouteillage devant les Galeries Lafayette, le 17 novembre 2007 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

[20/11/2007 10:49:19] PARIS (AFP) La grève dans les transports, qui entre mercredi dans sa deuxième semaine, commence à peser sérieusement sur l’économie: les chemins de fer ont perdu plus de 100 millions d’euros, le fret n’arrive plus à destination et les Français boudent magasins, restaurants et spectacles.

Christine Lagarde, ministre de l’Economie, a estimé lundi que le coût de la grève des cheminots, qui protestent contre la réforme des régimes spéciaux de retraite, s’élevait entre “300 et 400 millions d’euros par jour”.

Première touchée, la SNCF (chemins de fer) a déjà perdu “plus de 100 millions d’euros”, selon sa présidente Anne-Marie Idrac. De son côté, la direction de la RATP (transports en commun en région parisienne) assure que la grève sur les retraites lui coûte 4 millions d’euros par jour.

Le fret souffre particulièrement de la grève. Les conséquences sont dramatiques pour nos clients” avec quinze sites industriels proches de “la rupture d’approvisionnement”, affirme Oliver Marembaud, directeur général délégué du fret SNCF.

Le leader mondial de l’acier, ArcelorMittal, qui revendique le titre de “premier client de la SNCF”, évoque des “wagons perdus, mal orientés, et des délais non respectés”.

Le secteur du commerce crie lui aussi à la “catastrophe”: la Fédération nationale de l’habillement évoque une baisse “de 40 à 50%” du chiffre d’affaires. “Du jamais vu depuis mai 68!”, ose son président Charles Melcer.

Les grands magasins n’échappent pas à la tendance. La baisse de fréquentation atteint “de 40 à 50%” à Paris, affirme Jacques Perrilliat, président exécutif de l’Union du grand commerce de centre-ville (Printemps, Galeries Lafayette, BHV…)

L’impact est plus limité hors de Paris où la grande majorité des transports locaux fonctionnent.

Les hôtels-restaurants de la région parisienne paient eux un lourd tribut à la grève avec une baisse de la fréquentation entre 20 et 40%.

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Christine Lagarde le 9 novembre 2007 à Antibes (Photo : Eric Estrade)

La morosité gagne également l’industrie du spectacle. “Environ 5% des concerts et spectacles ont été annulés, occasionnant des pertes importantes pour le producteur et le diffuseur”, explique Audrey Marie-Rose-Pécome, responsable juridique du Prodiss, qui représente notamment le Zénith de Paris et l’Olympia. Certains théâtres vont jusqu’à proposer des représentations gratuites pour pallier la “baisse sensible” de la fréquentation, précise-t-elle.

Même les secteurs qui pourraient profiter de la grève font grise mine. Dans les magasins de matériel de sport, Décathlon, on reconnaît à Paris “une forte augmentation sur les ventes de vélos et d’équipements du cycliste” mais qui ne fait que compenser la baisse dans d’autres rayons.

Quant aux taxis, ils n’y trouvent pas forcément leur compte, déplorant l’allongement des délais entre chaque client en raison des embouteillages.

Pour Mme Lagarde, on peut évaluer à un montant compris “entre 300 et 400 millions d’euros par jour de grève, les perturbations diverses et variées entraînées par les mouvements actuels”.

Tout en jugeant ce coût “difficile à chiffrer”, elle a expliqué que ce calcul de ses services était une extrapolation d’une étude réalisée sur l’impact financier de la grève en région parisienne.

 20/11/2007 10:49:19 – © 2007 AFP