Le patronat veut entrer dans l’ère de la transparence financière

 
 
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La patronne du MEDEF Laurence Parisot le 16 octobre 2007 lors d’une conférence de presse à Paris (Photo : Stephane de Sakutin)

[12/11/2007 16:11:06] PARIS (AFP) Secoué par le scandale des retraits suspects de l’UIMM, le patronat doit franchir cette semaine une étape déterminante vers la transparence financière, le Medef et sa puissante fédération de la métallurgie devant lancer une réforme de leurs statuts.

Annoncée le 16 octobre, en pleine affaire Gautier-Sauvagnac, par la présidente du Medef Laurence Parisot, la réforme des statuts de l’organisation patronale était au programme lundi de son conseil exécutif.

Elément central de cette réforme: l’obligation pour toute organisation ou fédération composant le Medef d’adhérer désormais à une charte éthique prévoyant notamment la présentation de comptes certifiés.

Cette obligation, qui devrait être entérinée lors de la prochaine assemblée générale du Medef en 2008, pourrait toutefois prendre du temps, indiquait récemment Mme Parisot, estimant à “un an, deux ou trois” le temps nécessaire à certaines organisations pour se mettre en conformité.

“Il est urgent de faire le ménage et il me semble qu’une période de 12 à 18 mois devrait être suffisante pour que les normes et les critères éthiques mis en place soient respectés par tous”, a déclaré à l’AFP Charles Beigbeder, président de l’opérateur d’électricité Poweo et membre du conseil exécutif du Medef.

“Nos entreprises sont gérées dans la transparence et il est temps que les organisations qui les représentent s’appliquent à elles-mêmes cette transparence”, ajoute-t-il.

Evoquant l’affaire des retraits suspects opérés dans les caisses de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), M. Beigbeder parle de “pratiques d’un autre âge” et souligne la nécessité de “tourner la page pour se consacrer aux vrais problèmes: le marché du travail, l’innovation ou la fiscalité”.

Une volonté de réforme également affichée par Denis Gautier-Sauvagnac, le président de l’UIMM, visé par une enquête préliminaire de la brigade financière sur des retraits suspects de plusieurs millions d’euros opérés sur les comptes de son organisation.

Conformément à ce qu’il avait annoncé le 23 octobre, il remettra jeudi son mandat de président devant le conseil de l’organisation patronale.

Jean-Paul Béchat, ancien dirigeant du groupe de hautes technologies Safran, a annoncé lundi dans Le Figaro qu’il était candidat à sa succession.

La réunion de jeudi sera aussi l’occasion pour le président démissionnaire “de présenter des orientations pour adapter les statuts de l’UIMM à un fonctionnement moderne et de proposer des pistes pour aller vers plus de transparence comptable”, affirmait-on lundi dans son entourage.

En pleine tourmente médiatico-judiciaire, DGS avait reconnu des retraits en liquide dans les caisses de l’UIMM, “environ deux millions d’euros par an, pour participer au financement de diverses organisations de notre vie sociale”.

Il avait également admis l’existence d’une caisse de 600 millions d’euros à l’UIMM.

Pour mettre un terme à ces pratiques, l’UIMM présentera à compter du 1er janvier 2008 des comptes certifiés, a promis M. Gautier-Sauvagnac, en reconnaissant que les statuts de l’organisation, fondée en 1900, avaient “vieilli”.

Autre modification à venir, selon le président, le non-cumul des mandats de président et de délégué général.

 12/11/2007 16:11:06 – © 2007 AFP