Les prix des carburants s’envolent dans le sillage du pétrole

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[01/11/2007 16:14:09] PARIS (AFP) Les prix des carburants continuent de monter en France, dans le sillage de l’envolée du pétrole: le gazole a atteint cette semaine un nouveau record à plus de 1,14 euro par litre en moyenne, tandis que le super sans plomb 95 frôle les 1,30 euro.

Selon les derniers relevés de prix de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), publiés sur son site internet, le gazole atteignait lundi 29 0ctobre un prix record de 1,1453 euro par litre.

Le litre de super sans plomb 95 coûtait en moyenne 1,2945 euro. Son record date du 21 juillet 2006, à 1,3407 euro.

En France, contrairement à d’autres pays européens, le parc automobile comprend une majorité de véhicules diesel utilisant du gazole.

Les prix moyens sont évidemment dépassés dans nombre de stations-service, selon l’Observatoire des carburants du ministère de l’Economie, qui permet aux automobilistes de comparer les prix pratiqués par quelque 8.000 stations.

Porte Maillot à Paris, BP vendait jeudi son SP 95 1,46 euro et le gazole s’affichait à 1,30 euro chez Esso au Rond-Pont des Champs-Elysées. A La Souterraine, dans la Creuse, le SP 95 était mercredi à 1,42 euro le litre et le gazole à 1,26 euro.

Mais les prix varient beaucoup. Les stations de la grande distribution, pour laquelle les carburants sont des produits d’appel à prix coûtant, vendent moins cher que les petites stations ou celles des groupes pétroliers.

Ainsi, jeudi, le Carrefour de Bourg-en-Bresse, dans l’Ain, vendait le SP 95 1,265 euro le litre et le gazole 1,109 euro.

Le gouvernement, qui ne veut pas toucher aux taxes, semble relativement démuni face à la hausse inexorable des prix des carburants. Mardi, la ministre de l’Economie Christine Lagarde a indiqué qu’elle pourrait “convoquer prochainement” les compagnies pétrolières à Bercy pour limiter les conséquences pour les consommateurs.

“Le dialogue permanent avec les sociétés pétrolières nous permet de vérifier la façon dont elles répercutent les hausses et les baisses” de prix, a-t-elle déclaré en assurant “qu’aujourd’hui, l’engagement qu’elles avaient pris est tenu”.

Les représentants des compagnies avaient déjà été convoqués pour les mêmes raisons à Bercy en 2005 et 2006 par le ministre de l’époque, Thierry Breton.

En 2005, Total s’était engagé à lisser dans le temps les hausses des prix du brut, et à répercuter “dans les trois jours” à la pompe les baisses. L’an dernier, les distributeurs avaient assuré qu’ils allaient continuer à “amortir la volatilité” des prix.

Les cours du brut ne cessent de grimper. Ils pourraient franchir à court terme le seuil des 100 dollars le baril après avoir atteint brièvement les 96 dollars jeudi dans les échanges électroniques en Asie.

En deux jours les prix de l’or noir ont pris environ cinq dollars à New York et plus de 50% depuis le début de l’année.

Le record du brut, atteint en avril 1980, un an après la Révolution islamique en Iran, ressort à 101,70 dollars une fois ajusté de l’inflation, d’après Ben Tscocanos, analyste chez Standard and Poor’s.

Mme Lagarde a aussi rappelé mardi que la facture pétrolière était allégée par la faiblesse du dollar contre l’euro, qui ne cesse lui aussi de battre des records. La monnaie européenne a dépassé pour la première fois mercredi le seuil de 1,45 dollar, avant de refluer légèrement jeudi.

 01/11/2007 16:14:09 – © 2007 AFP