Prenez conscience des insuffisances des pratiques actuelles (Suite)

Sources des
insuffisances
Nature des
insuffisances
Guide pour l’action
Fausses conceptions de la
fonction «Recrutement»
Pour l’entreprise, «recruter»
signifie «pourvoir à un poste vacant». Il s’agit en somme de «remplir
une case dans un organigramme» !
Une conception bien statique pour un monde en mouvement constant.
Conséquence : (sur le plan administratif)
Il existe souvent deux organigrammes :
– un organigramme officiel, rarement à jour et ne reflétant que
partiellement le fonctionnement réel de l’entreprise;
– un organigramme informel perçu de façon floue, donc équivoque pour
l’ensemble du personnel.
Conséquence : (sur le plan managérial)
– maintien de postes devenus caduques ou faisant double emploi, source
de chevauchements de responsabilités et de conflits interservices.
-absence de postes pour de nouvelles fonctions devenues indispensables
sous l’effet de l’évolution socioéconomique des marchés (planification
stratégique, études de marché, contrôle de gestion, animateur de la
force de vente, etc.)
Pour l’entreprise : le recrutement est
un processus de recherche continuelle d’adaptation entre
:

-les exigences actuelles et futures d’un poste ;
-les capacités réelles et potentielles d’un individu.
Une conception dynamique assurant à l’entreprise, et en permanence, «l’homme qu’il faut, à la place qu’il faut».
Il s’agit bien d’un processus de recherche continuelle d’adaptation car,
sous l’effet de l’évolution des marchés, les missions et les objectifs
des fonctions changent constamment. Cette évolution nécessite, à son
tour, une évolution conséquente des compétences, des «savoir–faire»
et des tâches.
Conséquence :
Il existe deux sortes de recrutement :
– un recrutement externe
(recherche continue de compétences nouvelles),
– un recrutement interne (mutation, promotion).
Le tout consolidé par une vaste et intense activité d’audit, de
recyclage et de formation continue.
Le recrutement est loin d’être une opération ponctuelle réalisée, dans
l’urgence, au gré des circonstances.
Pour le candidat, «chercher un emploi» signifie avant tout «trouver un employeur qui
accepte de lui confier un travail». N’importe quel employeur pour
n’importe quel travail ! Aux conditions de l’employeur de surcroît.Il ne se rend pas compte que, ce faisant, il minimise ses chances pour
trouver un emploi et, quand il en trouve un, il maximise ses risques
d’échec sur le plan personnel et professionnel.
Pour le candidat : le
recrutement est un processus de recherche continuelle
d’adaptation entre
:
– le profil du candidat en tant qu’être humain
(avide de réussite personnelle et professionnelle),
– le profil de l’employeur en tant que dirigeant
(état d’esprit, style et mode de direction, objectifs),
– la nature des tâches et des responsabilités d’un poste
(exigeant des capacités et des aptitudes spécifiques).
NB : Le profil de l’employeur est tout aussi important que la
nature des tâches et des responsabilités.
Fausses conceptions de la finalité de
l’emploi
Pour les candidats, la
finalité de l’emploi est appréhendée comme une «garantie d’une source
de revenu», un revenu de préférence stable et régulier. Chacun se
débrouillera ensuite pour que ce salaire soit le plus élevé possible. A la question «Pourquoi travaillez-vous ?», la réponse est à la fois
immédiate et unanime :
«On travaille pour le salaire de fin de mois» !
Une fois le problème du salaire résolu, les candidats concentreront
l’essentiel de leurs efforts à la réalisation de leurs «vrais rêves».

Ils sont, curieusement, les mêmes pour tout le monde : se marier,
se payer une voiture et devenir propriétaire d’un logement !!!
Seul l’ordre de préférence peut changer d’un individu à un autre mais ce
sont là les trois principaux rêves de l’écrasante majorité des jeunes et
moins jeunes, demandeurs et non demandeurs d’emplois !
Autrement dit, leurs rêves sont extra professionnels ! D’où retards,
absentéisme, indifférence, et autres comportements déviants.

Candidats, retenez bien ceci :
Un salarié qui «travaille dans le seul but d’avoir un salaire» est
comparable à celui qui «mange dans le seul but d’être rassasié» : il
dépensera le minimum de ressources (argent, énergie et temps) pour
atteindre ce but ; le niveau de besoin étant à son minimum, les niveaux
d’effort et de résultats aussi. C’est la règle.
Or, dans toute compétition (et l’économie de marché en est une),
l’équité exige que le niveau des revenus soit compatible avec le niveau
des résultats.
Moralité : «Travailler pour un salaire» est une conception à la fois
étriquée et nuisible : elle relègue les niveaux de vos besoins
professionnels, de vos efforts, de vos résultats et de vos revenus à
leur niveau minimum. Un cercle vicieux qu’il faut briser au plus vite.
Comment ? Elevez le niveau de vos besoins professionnels : Le
moyen le plus sûr et le plus rapide de gagner plus d’argent dans votre
métier est de considérer votre travail comme une source inépuisable
d’épanouissement (et non comme une source de revenu). Rêvez donc d’être
le plus performant de vos pairs, de battre des records, de relever des
défis, de laisser vos empreintes, etc.

Par Mohamed Moncef Kachouri