L’Insee publiera un taux de chômage trimestriel et au mode de calcul revu

 
 
CPS.HHH59.240907190340.photo00.quicklook.default-194x245.jpg
La ministre de l’Economie Christine Lagarde, le 19 septembre 2007 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[25/09/2007 10:18:39] PARIS (AFP) L’Insee, après des mois de polémique, cesse dès cette semaine la publication mensuelle des taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) et publiera un taux trimestriel au mode de calcul revu, laissant à l’ANPE le suivi mensuel du marché du travail.

Suivant les recommandations d’un rapport remis lundi par des experts, parmi lesquels l’ancien ministre UDF Bruno Durieux, l’Insee a annoncé le jour même qu’elle stoppait la publication d’estimations mensuelles du taux de chômage au sens du BIT.

Le rapport avait été commandé aux inspections générales des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) par le gouvernement Fillon pour trouver une porte de sortie à la polémique sans précédent sur la sous-estimation des chiffres du chômage diffusés avant et pendant les élections.

Economistes et statisticiens considéraient par ailleurs comme une aberration de suivre au mois le mois l’évolution du chômage.

A partir de jeudi, jour prévu pour la publication des chiffres du chômage du mois d’août, il n’y aura plus de baromètre officiel BIT mensuel.

Seules les données produites par l’ANPE sur le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois (DEFM) seront disponibles.

Ces statistiques administratives, éminemment sensibles aux changements en cours du service public de l’emploi (convocations, radiations, chômeurs classés en formation, etc.), ont des défauts, aujourd’hui reconnus par le gouvernement.

La décrue du chômage observée depuis 2005 n’a été pas aussi importante que le laissaient penser les données ANPE, qui ont exagéré d’environ 20% la baisse, selon les experts.

L’enquête emploi de l’Insee, utilisée pour le taux BIT, n’est pas parfaite non plus, notamment parce que son échantillon (75.000 personnes pour un coût de plus de 3,5 millions d’euros) est plus petit que dans les pays européens voisins. L’Insee étudiera d’ailleurs d’ici la fin 2007 les possibilités de l’augmenter.

Elle manque de fiabilité pour mesurer les évolutions à court terme du marché du travail, soulignent les experts.

Durant la première quinzaine de novembre, selon des nouveaux modes de calcul, l’institut publiera la série révisée du taux de chômage trimestriel BIT jusqu’au premier semestre 2007.

Il publiera aussi un second indicateur de taux de chômage BIT incluant pour la première fois les chômeurs des départements d’outre-mer.

L’Insee promet également “la restitution des conclusions de l’ensemble des travaux menés depuis mars”, date à laquelle l’institut devait publier l’enquête emploi avant d’en différer la sortie à l’automne à la suite de problèmes techniques qui ont alimenté la polémique.

Selon les résultats de cette enquête partiellement restitués, la France comptait 9,4% de chômeurs au premier trimestre et 9% au deuxième trimestre, soit un point de plus qu’annoncé.

Cependant, l’ensemble des changements demandés à l’Insee par les experts gouvernementaux devrait conduire à gommer 0,8 point de taux de chômage BIT, ce qui aboutirait à un taux de 8,2% au deuxième trimestre.

L’adoption par l’Insee de la méthode de calcul de l’office européen des statistiques Eurostat, conformément au rapport, conduira à sortir 200.000 chômeurs du baromètre officiel, a indirectement reconnu M. Durieux sur BFM.

La différence tient à l’interprétation plus restrictive d’Eurostat sur la recherche active d’emploi. Pour l’Insee, il suffisait jusqu’à présent d’être inscrit à l’ANPE.

En outre, la nouvelle série trimestrielle tiendra compte de l’amélioration des méthodes de pondération et de l’intégration des résultats de l’enquête auprès des non-répondants.

 25/09/2007 10:18:39 – © 2007 AFP