Le gouvernement argentin fait fermer une raffinerie du groupe Shell

 
 
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Manifestation dans une station service Shell à Buenos Aires (Photo : Daniel Garcia)

[06/09/2007 08:56:14] BUENOS AIRES (AFP) Les autorités argentines ont annoncé mercredi avoir ordonné la fermeture d’une raffinerie du groupe pétrolier Shell près de Buenos Aires pour des raisons environnementales, nouvel épisode de la guerre entre la firme anglo-néerlandaise et le gouvernement du président Nestor Kirchner.

Le secrétariat d’Etat à l’Environnement a procédé à la “fermeture totale à des fins préventives” de cette raffinerie, située dans la banlieue sud de la capitale argentine, arguant notamment du fait que la firme n’a pas l’autorisation pour extraire 18,4 millions de litres d’eau par heure du Rio de La Plata, selon un communiqué officiel.

Quelque 13 jours d’inspection ont également permis de constater des fuites contaminant le sol, selon ce texte, qui précise que cette fermeture restera effective tant que l’entreprise ne se sera pas mise en conformité avec la législation afin de garantir la sécurité et la santé des riverains.

Royal Dutch Shell a “respecté les réglementations locales”, a déclaré à l’AFP une de ses porte-parole à Londres.

Ce nouvel épisode du conflit entre le gouvernement argentin et la compagnie pétrolière intervient quelques jours après la confirmation par les autorités argentines de leur volonté de réclamer des peines de prison à l’encontre des dirigeants de Shell, pour non respect d’une loi sur le ravitaillement datant de 1974.

Les auteurs d’infraction à cette loi, rarement utilisée, sont passibles d’amendes et de peines de prison pouvant aller jusqu’à quatre ans de détention.

Le gouvernement accuse Shell de favoriser la pénurie de gazole qui touche périodiquement l’Argentine, ce que nie le groupe. Shell avait alors accusé le gouvernement de “discriminations” dans une pleine page publiée par les principaux journaux argentins.

La compagnie a commencé à subir les foudres du gouvernement en 2005 lorsqu’elle avait tenté d’augmenter ses prix, en dépit du blocage en vigueur depuis l’arrivée au pouvoir de M. Kirchner en 2003. Le président Kirchner avait alors appelé au boycottage des stations Shell et la compagnie avait finalement dû revenir sur sa décision.

Depuis, les escarmouches n’ont pas manqué entre les deux parties dans le contexte général d’une pénurie énergétique qui a mis en juillet et août, pendant un hiver austral particulièrement rigoureux, plusieurs industries au chômage technique après des coupures d’énergie décidées par les autorités.

Au sortir de l’hiver, la situation se rétablit peu à peu mais l’offre continue à être insuffisante en raison d’une demande sans cesse en hausse en raison notamment d’une croissance économique frôlant les 9% depuis 2003.

Dans ce contexte de tension entre l’un des principaux pétroliers opérant en Argentine et le gouvernement, Esso, filiale du groupe américain ExxonMobil, a décidé, selon la presse argentine, de quitter le pays en cédant ses actifs. Le groupe n’a ni démenti ni confirmé cette information publiée le 30 août par le quotidien Clarin.

 06/09/2007 08:56:14 – © 2007 AFP