Dassault Aviation porté par ses avions d’affaires Falcon au premier semestre

 
 
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L’enseigne du groupe Dassault Aviation à Mérignac, le 11 avril 2006 (Photo : Jean-Pierre Muller)

[30/08/2007 15:29:25] PARIS (AFP) L’avionneur français Dassault Aviation a enregistré une forte progression de son bénéfice net de 46% au premier semestre 2007, porté par les succès de ses avions d’affaires Falcon, et espère toujours vendre son avion de combat Rafale à l’étranger.

Dassault a dégagé un bénéfice net consolidé de 184 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 1,79 milliard d’euros (+26,9%). Sa marge opérationnelle est passée en un an de 11,1% à 12,9% du chiffre d’affaires.

Sur l’ensemble de l’année, le groupe mise sur un bénéfice net annuel “un peu meilleur” que les 281 millions réalisés en 2006, a prudemment indiqué son PDG Charles Edelstenne.

Dassault Aviation s’appuie sur le succès de ses avions d’affaires Falcon dont la gamme a été étoffée en juin avec la première livraison du nouveau tri-réacteur haut de gamme Falcon 7 X.

Les Falcon ont représenté 57% du chiffre d’affaires au premier semestre, mais totalisent 82% du montant des 3,03 milliards de commandes du premier semestre (+65,5% sur le premier semestre 2006). Dassault fait état de 87 commandes de Falcon contre 52 un an auparavant.

Pour répondre à la demande le groupe pousse leurs cadences de production, qui devraient passer de 7 par mois cette année à 10 en 2009. Pour autant “il n’est pas question d’embaucher massivement”, a souligné M. Edelstenne en mettant l’accent sur les efforts de productivité.

Dassault veut en effet se prémunir contre la faiblesse du dollar, “notre plus gros handicap, une frustration totale car elle annihile nos efforts considérables de productivité”.

“Si la dégradation de la parité persiste il faudra envisager de délocaliser une partie de notre production”, a-t-il réaffirmé.

Le groupe ne veut pas en outre être pris au dépourvu par un retournement du marché des avions d’affaires. “Honnêtement je ne sais pas si on fera mieux sur l’ensemble de l’année qu’en 2006 (158 commandes). Le +trend+ est bon. Nous n’avons aucun signe avant-coureur de retournement à la suite de la crise des subprimes, mais les retournements sur ce marché ont toujours surpris les analystes et sont brutaux”, a-t-il indiqué.

Si l’activité militaire pèse en France 22% du chiffre d’affaires et 21% des commandes, la disparité est forte sur les marchés extérieurs militaires avec 15% du chiffre d’affaires, mais seulement 3% des commandes.

Dassault Aviation n’a jamais réussi à vendre son Rafale à l’exportation depuis sa mise sur le marché au milieu des années 90 alors que ses Mirage étaient un succès.

Après avoir échoué face aux avions américains en Corée du Sud et à Singapour en 2002 et en 2005, puis à l’été 2006 face à l’Eurofighter en Arabie saoudite, Dassault Aviation fait état d’espoirs au Maroc et en Libye.

Le groupe attend “une fumée blanche” des gouvernements français et marocain pour une quinzaine d’appareils et constate “l’intérêt” de la Libye et M. Edelstenne parle de “discussions” avec les Libyens.

En Inde, Dassault Aviation est en lice face aux favoris russes et américains, dans le cadre d’un récent appel d’offres indien pour le renouvellement d’une flotte de 126 Mig russes vieillissants.

M. Edelstenne se dit prêt à faire des efforts de “compensations industrielles”, mais souligne que pour “les transferts de technologie” demandés, “le gouvernement français devra dire ce qu’il est prêt à donner”.

Le groupe, qui dispose d’une trésorerie de 4,28 milliards “n’est pas tenté par une prise de participation dans EADS”, a enfin déclaré M. Edelstenne.

 30/08/2007 15:29:25 – © 2007 AFP