Université d’été du Medef : Parisot prône une “nouvelle politique économique”

 
 
[29/08/2007 17:22:11] JOUY-EN-JOSAS (AFP)

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Jean-Claude Mailly, Laurence Parisot, Jacques Creyssel, François Chérèque et Roselyne Bachelot à l’université du Medef à Jouy-en-Josas le 29 août 2007 (Photo : Stéphane de Sakutin)

La présidente du Medef Laurence Parisot a lancé mercredi l’université d’été du Medef à Jouy-en-Josas en prônant l’instauration d’une “politique économique radicalement différente” basée sur l’offre, un appel à peine voilé au président Sarkozy attendu jeudi.

“Nous devons aborder la politique économique d’une manière radicalement différente de celle qui a prévalu ces dernières décennies”, a plaidé Mme Parisot qui a ouvert trois jours de débats, un habituel moment fort de la rentrée économique et sociale.

“Il faut tout faire pour stimuler la production, mettre en oeuvre en France une politique de l’offre, ce serait la révolution stratégique qui permettrait à la France d’avoir un taux de croissance élevé et pérenne”, a-t-elle poursuivi.

Un appel du pied à Nicolas Sarkozy, attendu jeudi à Jouy-en-Josas pour un discours qui doit marquer, selon l’Elysée, l’entrée dans “la deuxième phase des réformes économiques”, et dont la venue devant les patrons a été jugée “très encourageante” par Mme Parisot.

Une opinion loin d’être partagée par les dirigeants syndicaux Bernard Thibault (CGT) et Jean-Claude Mailly (FO) qui ont déploré le choix du chef de l’Etat de prononcer un discours économique devant une assemblée patronale.

Le Medef va “bénéficier d’une promotion au plus haut niveau”, a ainsi regretté M. Thibault.

Multpliant les interventions dans les médias dans la journée, Mme Parisot a jugé prématuré de “dresser un bilan” de l’action du président Sarkozy après cent jours, mais elle a toutefois déclaré avoir “apprécié” certaines décisions, réforme de l’université, “moindre coût” des heures supplémentaires notamment.

Elle a plaidé pour un “allongement du nombre d’années de cotisation” avant le départ en retraite et surtout pour que soit “relevé progressivement l’âge de la retraite à 61 ans, puis à 62 ans”.

Un sujet de discussion catégoriquement refusé par le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, pour qui “les retraites à 60 ans” constituent “un symbole fort”.

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Laurence Parisot accueille à l’université d’été du Medef à Jouy-en-Josas Alpha Oumar Konaré le 29 août 2007 (Photo : Stéphane de Sakutin)

Sur le même thème, son homologue de FO, Jean-Claude Mailly, a dit préférer “que les employeurs arrêtent de licencier les salariés quand ils dépassent les 50 ans, plutôt que de leur demander de travailler plus”.

MM. Chérèque et Mailly ont participé, comme l’an passé, à des ateliers-débats dans l’après-midi. M. Thibault (CGT) a en revanche décliné l’invitation de la patronne des patrons. Syndicats et patronat vont ouvrir le 7 septembre une délicate négociation sur la modernisation du marché du travail.

Organisée sous le thème “jouer le jeu”, l’université du Medef accorde une place importante à l’Afrique, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré, ayant lancé les débats aux côtés de Mme Parisot.

“On attend un changement des règles du jeu”, a déclaré M. Konaré qui s’est dressé contre tout “fatalisme” à l’égard de la situation économique du continent africain. “Le marché de demain, c’est l’Afrique”, a-t-il lancé aux patrons.

Du côté du gouvernement français, la ministre de la Santé et des Sports Roselyne Bachelot et le secrétaire d’Etat aux Entreprises Hervé Novelli sont également passés.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, acclamé l’an dernier, est attendu jeudi matin.

D’autres ministres, commissaires européens, chefs d’entreprise et responsables syndicaux sont attendus à l’université d’été qui prévoit d’accueillir près de 4.000 personnes jusqu’à vendredi sur le campus HEC.

 29/08/2007 17:22:11 – © 2007 AFP