EPR en Chine : la commande annulée, selon Sortir du Nucléaire, Areva dément

 
 
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Vue du chantier du futur réacteur de nouvelle génération EPR, le 10 octobre 2006 à Flamanville (Photo : Mychèle Daniau)

[22/08/2007 11:49:20] PARIS (AFP) La commande de deux réacteurs nucléaires EPR en Chine aurait été annulée sur le site initialement prévu mais pourrait être proposée pour un autre site, a affirmé mercredi le réseau écologiste Sortir du Nucléaire.

“Areva dément très clairement la cessation de discussions pour la fourniture de réacteurs EPR à la Chine, les discussions se poursuivent normalement”, a indiqué à l’AFP un porte-parole du groupe.

“Nous n’avons pas reçu d’informations” au sujet d’un éventuel changement de site, a-t-il ajouté.

“Les discussions se poursuivent”, a aussi assuré Bercy.

Dans un communiqué publié dans la matinée, le réseau Sortir du Nucléaire a affirmé que “selon des informations fiables”, il était “en mesure de révéler que la Chine a définitivement annulé son projet de construire deux réacteurs nucléaires français EPR à Yangjiang, dans le Guangdong” (sud).

La signature du contrat, “annoncée par les Français pour le 31 juillet, à Pékin et en présence de la ministre de l’Economie Christine Lagarde, n’a pas eu lieu et est définitivement annulée”, selon le réseau.

L’information aurait été obtenue auprès d’une source gouvernementale chinoise, a précisé son porte-parole.

“A la place, l’électricien CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Corp.) construirait quatre réacteurs chinois CPR-1000”, ajoute Sortir du Nucléaire. Mais selon l’organisation, “les Chinois évoquent l’hypothèse que les deux EPR soient proposés à Taishan, à 140 km à l’ouest de Hong Kong”.

Fin juillet, on avait appris de source proche du dossier qu’Areva et son partenaire chinois CGNPC devaient signer à Pékin une “lettre d’intention” pour la construction des deux réacteurs. La signature avait ensuite été reportée, officiellement pour des raisons “techniques et d’agenda”.

Le contrat porte sur la construction de deux réacteurs à eau sous pression (European Pressurised water Reactor), plus puissants (1.600 mégawatts chacun) que les réacteurs construits dans les années 80.

Sortir du Nucléaire avait révélé le 30 juillet que les Français avaient proposé les deux EPR pour cinq milliards de dollars (3,66 milliards d’euros), “soit deux pour le prix d’un”, une information confirmée à l’AFP par une source proche du dossier.

“Même à prix cassé, les Chinois ne veulent pas de l’EPR”, insiste Sortir du nucléaire.

Le coût du premier EPR au monde qu’Areva construit en Finlande, où le groupe public français est maître d’ouvrage et fournisseur, est évalué par les spécialistes à environ 3 milliards d’euros.

Areva a subi récemment un revers en Finlande en annonçant début août de nouveaux retards dans la mise en service de ce réacteur, désormais prévue en 2011, au lieu de la mi-2009 initialement.

Ces difficultés ont déjà pesé sur les comptes du groupe en 2006 et devraient aussi avoir un impact sur ceux de 2007.

Areva, qui doit démarrer à la fin de l’année le chantier du deuxième EPR, en France à Flamanville (Manche), est candidat à la construction d’EPR aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

En Chine, le groupe ne serait pas maître d’ouvrage mais fournirait les réacteurs et leur combustible (uranium), ainsi que les services associés, soit toute la chaîne de valorisation du minerai.

 22/08/2007 11:49:20 – © 2007 AFP