Bourse de Paris : le CAC a perdu 2,17%, nouvelles craintes sur les crédits à risque

 
 
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Le palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[09/08/2007 17:54:49] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a chuté jeudi, le CAC 40 perdant 2,17% en raison des inquiétudes sur la faible liquidité du marché américain des prêts immobiliers à risques, relancées par les informations données par BNP Paribas sur le gel de trois de ses fonds de placement.

L’indice parisien a perdu 124,51 points à 5.624,78 points, dans des échanges exceptionnellement élevés, avec 10,49 milliards d’euros.

Le CAC 40 avait au contraire gagné mercredi 2,29%.

Londres a perdu jeudi 1,92%, Francfort 2,00% et l’Eurostoxx 50 2,03%.

“La BNP a annoncé qu’elle ne pouvait pas calculer la valeur liquidative de ses fonds, et le risque c’est que les banques qui sont impliquées sur le marché des subprime ne trouvent personne qui veuille acheter leurs actifs”, a commenté un vendeur d’actions dans une grande banque européenne.

La valeur estimée de l’encours de trois fonds de la BNP, destinés à des investisseurs institutionnels, est passée, entre le 27 juillet et le 7 août, de deux milliards d’euros environ à 1,6 milliard. Une différence due en partie à des sorties d’investisseurs, que le gel bloque désormais.

BNP Paribas a évoqué “la disparition de toute transaction sur certains segments du marché de la titrisation”.

Le président de la banque centrale américaine Ben Bernanke avait souligné à la mi-juillet que “selon certaines estimations, les pertes associées aux produits de crédits +subprime+ sont de l’ordre de 50 à 100 milliards de dollars”.

La Banque centrale européenne (BCE) est de son côté intervenue jeudi en injectant 94,8 milliards d’euros en un seul jour dans le circuit monétaire de la zone euro pour compenser des mouvements inattendus sur le marché liés à cette crise du crédit à risques.

Le précédent record datait du 12 septembre 2001, au lendemain des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. La BCE avait alors injecté 69,3 milliards d’euros.

Cependant, “malgré la perception d’une crise du crédit imminente, des considérations morales vont amener probablement la Réserve fédérale et certainement la Banque centrale européenne à éviter d’assouplir leur politique monétaire dans un futur proche”, a commenté Ivan van de Cloot, économiste chez ING à Bruxelles.

Les valeurs bancaires, en première ligne depuis quelques semaines, ont essuyé les pertes les plus cuisantes.

BNP Paribas a abandonné 3,37% à 82,57 euros, Natixis 5,57% à 15,77 euros, Société Générale 4,22% à 128,63 euros, Crédit Agricole 4,11% à 27,76 euros et Dexia 5,60% à 19,89 euros.

“La BNP avait publié ses résultats la semaine dernière mais sans gros impact des +subprimes+ et là, on la voit fermer trois fonds. Le problème, c’est qu’on a l’impression que les banques ne savent pas très bien ce qu’elles ont dans leur portefeuille”, a commenté un vendeur d’actions.

Total (-2,07% à 54,79 euros), poids lourd du CAC 40, a reculé fortement dans le sillage des prix du baril, qui sont passés sous le seuil de 70 dollars sur le marché new-yorkais, au plus bas depuis juin, malgré l’annonce la veille d’une baisse des réserves américaines de pétrole, les investisseurs s’inquiétant pour la solidité de la demande.

GFI Informatique (+1,02% à 7,90 euros) a progressé à contre-courant du marché, dans l’attente des résultats de l’offre publique d’achat (OPA) lancée par le groupe japonais Fujitsu à 8,50 euros par titre, qui a pris fin mercredi.

Air France-KLM (-6,27% à 30,20 euros), lanterne rouge des valeurs vedettes, est sanctionnée après la publication par la compagnie aérienne d’un bénéfice opérationnel inférieur aux attentes au premier trimestre, bien que le résultat net ait progressé plus fortement que prévu.

Euronext

 09/08/2007 17:54:49 – © 2007 AFP