Après Barclays, davantage d’investissements chinois à l’étranger attendus

 
 
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Le logo de la banque Barclays (Photo : Carl De Souza)

[24/07/2007 11:54:21] PEKIN (AFP) L’investissement chinois dans la banque britannique Barclays, qui pourrait atteindre 9,8 milliards d’euros, bien qu’exceptionnel par son ampleur, devrait être suivi de nouveaux accords de la même veine, la Chine cherchant à investir au mieux ses abondants capitaux.

“Nous nous attendons à davantage d’accords. Nous pensons que les organisations financières étatiques vont davantage investir dans des actifs à l’étranger”, a estimé Zhang Ming, chercheur en sciences économiques et politiques de l’Académie chinoise des sciences sociales.

Barclays et la China Development Bank, l’une des trois grandes banques publiques d’investissement chinoises, ont annoncé lundi que CDB allait devenir un actionnaire primordial de l’établissement britannique avec un premier investissement de 2,2 milliards d’euros, qui pourrait être accru de 7,6 milliards supplémentaires si Barclays gagne sa bataille pour le rachat de la banque néerlandaise ABN Amro.

Se félicitant de ce partenariat stratégique, le directeur général de Barclays John Varley a alors souligné qu’il s’agirait “de loin, du plus gros investissement étranger jamais fait par la Chine”.

Il représenterait plus du double du plus important investissement effectué par une entreprise chinoise: le rachat en octobre 2005, pour 4,18 milliards de dollars de PetroKazakhstan, compagnie pétrolière cotée au Canada par la China National Petroleum Corp (CNPC).

Un rachat typique de la stratégie d’investissement chinoise longtemps focalisée sur l’énergie et des matières premières, visant à assurer la sécurité de ses approvisionnements.

Le géant asiatique a cependant largement diversifié ses champs d’investissements ces dernières années, afin de faire fructifier les richesses apportés par des années de croissance à deux chiffres et de commerce extérieur florissant.

Un autre objectif est d’encourager les flux sortants de capitaux alors que l’économie chinoise est confrontée à un excès de liquidité et à de fortes pressions sur sa monnaie.

En mai, cette Chine toujours communiste a ainsi créé la surprise en décidant d’investir une partie de ses colossales réserves de change dans un des symboles du capitalisme financier américain, Blackstone, l’un des plus puissants fonds d’investissement au monde.

Avant même d’être formellement mise sur pied, la société chargée de diversifier une petite partie des investissements réalisés avec ces réserves a choisi pour tout premier investissement une participation minoritaire dans Blackstone, pour trois milliards de dollars (plus de deux milliards d’euros).

Cet investissement a, pour les experts, marqué un tournant dans la façon dont le géant asiatique gère ses réserves de change, les premières au monde, qui dépassent désormais 1.300 milliards de dollars.

Jusqu’ici, le pays en consacrait la quasi-totalité à l’achat de bons du Trésor américains, des placements sûrs mais à la rentabilité limitée, dont il est le deuxième deuxième détenteur au monde (pour plus de 400 milliards de dollars, selon le Trésor américain).

Parallèlement, le gouvernement a pris ces derniers mois des mesures pour élargir les possibilités d’investissement à l’étranger des entreprises chinoises, en agrandissant le champ des acteurs économiques pouvant bénéficier du statut d’investisseur domestique qualifié (QDII) et en augmentant leurs quotas d’investissement.

Courtiers et compagnies de gestion de fonds sont ainsi désormais autorisés à investir les capitaux de leurs clients hors des frontières chinoises, y compris sur les places financières, alors que jusqu’alors seuls les banques et les assureurs pouvaient bénéficier du programme QDII.

 24/07/2007 11:54:21 – © 2007 AFP