GB : Gordon Brown a laissé derrière lui une croissance florissante

 
 
SGE.DSQ46.200707142323.photo00.quicklook.default-245x163.jpg
Gordon Brown le 15 mai 2007 (Photo : Sang Tan)

[20/07/2007 14:43:31] LONDRES (AFP) La croissance du PIB britannique a encore dépassé son potentiel au deuxième trimestre, clôturant sur une bonne note la série de trimestres de croissance ininterrompue dont s’est vanté pendant dix ans l’ex-Chancelier de l’Echiquier Gordon Brown, aujourd’hui Premier ministre.

Le produit intérieur brut britannique a augmenté de 0,8% au deuxième trimestre par rapport au premier et de 3% sur un an, selon les premières estimations communiquées vendredi par l’Office des Statistiques nationales (ONS).

Ce résultat est supérieur aux attentes des économistes, qui avaient anticipé une hausse de 0,7% sur le trimestre et de 2,9% sur un an, selon une compilation de la banque HSBC. C’est aussi le sixième trimestre d’affilée que la croissance britannique se situe à 0,7% ou 0,8%, c’est-à-dire dépasse son potentiel, considéré comme situé à 0,6-0,7% par trimestre.

Une fois de plus, les services, qui comptent pour 74% de l’économie britannique grâce notamment aux grandes banques d’affaires de la City, ont largement soutenu le résultat. Leur production a augmenté de 0,8% sur le trimestre et de 3,6% sur un an, même s’il s’agit d’un léger ralentissement par rapport au trimestre précédent (+0,9% et +3,8% respectivement).

La bonne surprise est venue cette fois de la production industrielle (18,6% du PIB), qui a augmenté de 0,6% sur le deuxième trimestre et de 0,5% sur un an alors qu’elle avait reculé de 0,1% au premier trimestre, à la fois sur le trimestre et sur l’année.

“Bien que la croissance mondiale soit robuste, nous n’avions pas anticipé que l’industrie britannique en profiterait, à cause du niveau élevé de la livre”, qui dépasse actuellement deux dollars, au plus haut depuis 1981, a estimé Thomas Dodd, de HSBC. “Mais il semble que cela ne gêne pas beaucoup les fabricants britanniques”, a-t-il observé, tout en estimant que cette trêve “pourrait être de courte durée”.

La plupart des économistes pensent que la croissance britannique devrait néanmoins se tasser un peu d’ici à la fin de l’année, à quelque 2,8% sur l’année, ce qui resterait légèrement supérieur à la croissance de 2,6% en zone euro espérée par la Commision européenne.

D’une part, la bonne santé confirmée par les chiffres de vendredi pourrait inciter la Banque d’Angleterre (BoE) à franchir le pas d’un taux d’intérêt directeur porté à 6% avant la fin de l’année.

Howard Archer du cabinet Global Insight a ainsi rappelé que, pour la BoE, “une période de croissance inférieure au potentiel est nécessaire” pour aérer un peu l’économie et prévenir les risques d’inflation.

D’autre part, comme l’ensemble de ses confrères, il pense que les cinq tours de vis donnés déjà par la BoE depuis août dernier pour porter le taux à 5,75% vont obliger les ménages “à se serrer plus ou moins la ceinture dans les mois à venir”. Déjà, des signes de ralentissement du marché immobilier sont perceptibles.

De son côté, la branche industrie de la CBI, principale organisation patronale du pays, a demandé au gouvernement de M. Brown d’aider le secteur à rester sur sa bonne lancée.

“Nous ne devons pas nous endormir sur nos lauriers, et les temps sont difficiles pour les entreprises industrielles”, a souligné Andrew Reynolds Smith, le nouveau patron de cette branche, dans son premier discours vendredi.

Il a appelé le gouvernement à adopter une politique “qui fasse la différence entre la croissance et la stagnation” et surtout “le maintien de l’activité au Royaume-Uni ou son départ à l’étranger”, face à une concurrence mondiale “féroce”.

 20/07/2007 14:43:31 – © 2007 AFP