Alimentation : la filière espère limiter l’impact de la hausse des prix en France

 
 
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Un champ de blé sous un ciel orageux à Giberville le 19 juillet 2006 (Photo : Mychèle Daniau)

[18/07/2007 15:29:51] PARIS (AFP) Producteurs, industriels et distributeurs ont jugé “inévitable” une hausse des prix alimentaires en France dans les prochains mois, compte tenu de l’augmentation des prix mondiaux des matières premières agricoles, mais souhaité en limiter l’impact pour le consommateur.

“Inévitablement, il y aura une certaine hausse des prix agricoles et alimentaires”, a déclaré Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA, premier syndicat d’agriculteurs, à l’issue d’une réunion des représentants de la filière sur le sujet.

Mais, “nous ferons tout pour que cela pèse le moins possible sur le consommateur avec des hausses minimum nécessaires à la survie des entreprises”, a renchéri Jean-René Buisson, président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania).

“Nous ne sommes pas masochistes”, mais “nous ne voulons pas que les consommateurs se détournent des produits alimentaires vers d’autres produits”, a-t-il ajouté. “Personne n’a intérêt à ce que les dépenses alimentaires, qui représentent un peu plus de 14% des achats des Français, baissent encore”, a-t-il dit.

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Jean-Michel Lemetayer le 10 mars 2006 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

Les distributeurs s’attendent, eux aussi, à une inflation des prix de la filière, jugé “vraisemblable” par le président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), Jérôme Bédier.

Déjà, pour tenir compte de la flambée des prix des céréales qui entrent pour 60% dans le prix de revient, le leader de la volaille, le groupe LDC (Loué et le Gaulois), a augmenté de 4% à 5% ses prix en juillet.

“Les prix des produits de grande consommation comme les yaourts, les fromages, les crèmes et le lait devraient augmenter en moyenne de 4% à 5% d’ici la fin de l’année”, a déclaré Olivier Picot, président de l’Association de la transformation laitière (industriels privés et coopératives).

Le président de l’Ania a déploré les “marges extrêmement faibles” perçues par les producteurs, alors que la grande distribution française (Carrefour, Leclerc, Casino, etc…) est “la plus puissante du monde”.

Les prix des produits de grande consommation achetés dans les 5.680 hypermarchés et supermachés avaient baissé de 2,22% entre juin 2004 et mai 2007, a rappelé M. Bédier, citant les chiffres de l’observatoire ECR-IRI.

Michel-Edouard Leclerc, président des centres Leclerc, a estimé pour sa part que la hausse des matières premières ne devait pas être “le prétexte à une hausse des prix en France”.

“Si certaines augmentations semblent inévitables, elles n’auront, dans la plupart des cas qu’un impact limité sur le prix des produits de grande consommation”, estime M. Leclerc qui n’a pas participé à la réunion de mercredi.

Reste donc à se mettre d’accord sur une méthode pour limiter ces hausses de prix que producteurs et distributeurs ont refusé de chiffrer.

“Ce sont les acteurs économiques qui décident”, a jugé M. Bédier, rappelant qu’il n’y plus de système d’encadrement des prix en France.

Dès le 29 juin, la ministre de l’Economie Christine Lagarde avait affirmé que le gouvernement surveillerait de “très près” la façon dont la grande distribution répercutera les hausses des prix des matières premières dans l’alimentation.

“Par la voie réglementaire, on peut tout à fait prescrire un certain nombre de comportements et éviter des dérapages abusifs”, avait alors dit Mme Lagarde.

Décidés à ne pas voir la situation devenir “hyper-conflictuelle” entre les acteurs des trois secteurs de la filière ont prévu de se retrouver “à l’automne” pour “mettre sur la table les coûts de production et les marges” de chacun, a précisé M. Lemétayer.

 18/07/2007 15:29:51 – © 2007 AFP