Pétrole : le baril de Brent frôle son record historique à Londres

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[16/07/2007 11:17:00] LONDRES (AFP) Le baril de Brent a frôlé lundi son record historique de l’an dernier, à 78,40 dollars à Londres, dopé par l’activité spéculative de fonds d’investissement, les craintes liées aux approvisionnements en essence aux Etats-Unis et les tensions au Nigeria.

Vers 10H30 GMT, sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août gagnait 18 cents à 77,75 dollars.

A New York, le cours du “light sweet crude” a touché lui aussi un plus haut depuis le 11 août 2006, à 74,44 dollars, et valait 74,01 dollars vers 10H30 GMT.

Les cours du pétrole sont dorénavant à portée de leurs records historiques d’août 2006. Le “light sweet crude” avait touché 78,40 dollars à New York le 14 juillet 2006, au moment où l’invasion du Liban par Israël dopait les cours et où les tensions sur le dossier nucléaire iranien étaient maximales.

Trois semaines plus tard, le 7 août 2006, le baril de Brent avait atteint 78,64 dollars à Londres.

Depuis plusieurs semaines, les cours du pétrole sont tirés par la crainte que l’offre d’essence aux Etats-Unis ne réponde pas à la forte demande saisonnière.

Selon le rapport publié la semaine dernière par le département américain de l’Energie (DoE), les raffineries américaines ont tourné à 90,2% de leurs capacités la semaine achevée le 6 juillet. Dans l’idéal, estiment les analystes, elles devraient être utilisées à 95% pour répondre à la forte hausse de la demande. Les stocks d’essence américains restent inférieurs de 3,8% à leur niveau de l’an dernier.

Les cours restent soutenus par ailleurs par les tensions au Nigeria, où enlèvements et attaques se succèdent à un rythme inquiétant, par les risques liés à la saison des ouragans aux Etats-Unis, qui ne fait que démarrer, et par le contentieux sur le dossier nucléaire entre l’Iran et l’Occident.

Ces facteurs ont attiré l’argent des fonds spéculatifs, qui comptent profiter de nouveaux records, d’autant que le ralentissement économique américain détourne partiellement les investisseurs de Wall Street et les lance à la recherche d’actifs alternatifs.

“Dans la mesure où l’économie américaine est un peu faible, les fonds sont à la recherche de profits sur d’autres marchés”, a expliqué à l’AFP un courtier qui a préféré garder l’anonymat.

Dans ce contexte tendu, toute annonce suggérant un problème d’offre peut entraîner une nouvelle hausse des prix.

“Nous avons appris qu’un pipeline qui transporte du gaz au Royaume-Uni est hors d’usage pour quelques semaines”, ont ainsi expliqué les analystes de la maison de courtage Sucden.

“Bien que l’impact sur la production de pétrole soit diffile à établir, cette nouvelle est arrivée à un moment où les investisseurs qui spéculent à la hausse ont le contrôle du marché”, ont-ils ajouté.

A plus long terme, le marché s’inquiète du resserrement de l’offre mondiale par rapport à la demande. Dans son rapport mensuel publié vendredi, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a anticipé un rebond de la demande l’an prochain (+2,5%) à 88,2 mbj, en prévision d’un hiver qui pourrait être plus rigoureux que celui de cette année, et d’un bond de la demande attendu dans les pays émergents, principalement en Chine et au Moyen-Orient.

“La probabilité de battre les records d’août dernier est forte”, a estimé Paul Harris, analyste à la Bank of Ireland. “Les problèmes de maintenance et une demande très robuste vont rester au centre des préoccupations des investisseurs, et continuer à former la toile de fond des mois à venir”.

 16/07/2007 11:17:00 – © 2007 AFP