L’UE réforme les aides aux producteurs de fruits et légumes

 
 
SGE.MOH09.120607175108.photo00.quicklook.default-245x162.jpg
La Commissaire européenne à l’Agriculture Mariann Fischer Boel et le ministre allemand de l’Agriculture, le 12 juin 2007 à Luxembourg (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[12/06/2007 17:57:49] LUXEMBOURG (AFP) Les ministres européens de l’Agriculture se sont mis d’accord mardi à Luxembourg pour réformer le système d’aides communautaires aux producteurs de fruits et légumes, afin de rendre ce secteur plus compétitif et mieux armé face aux crises.

“Nous avons trouvé un accord équilibré, qui permettra aux producteurs de s’orienter davantage vers le marché”, s’est réjouie la Commissaire européenne à l’Agriculture Mariann Fischer Boel, lors d’une conférence de presse.

Le ministre allemand de l’Agriculture, Horst Seehofer, qui achevait son semestre de présidence tournante de l’UE, a salué un “grand pas en avant”, félicitant les Etats membres d’avoir “relégué leurs égoïsmes nationaux dans l’intérêt de la construction européenne”.

La philosophie de cette réforme est d’inciter les agriculteurs à s’orienter vers les cultures dont le marché est le plus porteur, plutôt qu’à maintenir des cultures uniquement pour toucher des subventions.

Les aides seront donc versées sur une base forfaitaire, en fonction du nombre d’hectares de terre cultivés, et non plus en fonction des volumes de production (“découplage” en jargon européen).

Ce principe a régi la réforme de la politique agricole commune (PAC) lancée en 2003, à laquelle seuls les secteurs des fruits et légumes et du vin avaient échappé jusqu’à présent. La réforme vinicole est prévue pour 2008.

Les quelque 1,4 million de producteurs de fruits et légumes de l’UE bénéficieront d’un budget communautaire inchangé à 1,5 milliard d’euros par an, mais avec des moyens renforcés pour gérer les crises de surproduction et pour promouvoir leurs produits.

La réforme encourage par ailleurs les exploitants à s’affilier à des organisations de producteurs, pour peser plus lourd face à la grande distribution et obtenir de meilleurs prix d’achat pour leurs produits.

Les grands pays producteurs de fruits et légumes, l’Italie, la France et l’Espagne, ont obtenu des concessions pour permettre à certaines filières spécialisées et fragiles de s’adapter.

Les producteurs de pruneaux d’Agen en France, ceux de tomates concentrées en Italie et ceux de jus d’orange en Espagne –entre autres– bénéficieront ainsi de plusieurs années de transition pour appliquer la réforme.

La ministre française de l’Agriculture Christine Lagarde a estimé que ce délai serait suffisant pour “réorganiser la filière des pruneaux d’Agen et la rendre plus compétitive”.

Son homologue espagnole Elena Espinosa s’est déclarée tout à fait satisfaite de l’accord.

Les 27 ont aussi chargé la Commission d’une étude de faisabilité sur la distribution à grande échelle de fruits et légumes dans les écoles pour encourager une meilleure alimentation et lutter contre l’obésité croissante.

Bruxelles envisage d’y consacrer un total de 200 millions d’euros, dont la moitié serait versée par le budget communautaire et l’autre moitié par les Etats membres.

Les ministres se sont par ailleurs mis d’accord sur de nouvelles règles pour les produits biologiques. Ils porteront un label européen et leurs normes de qualité seront renforcées à partir de 2009.

Des organisations écologistes ont toutefois critiqué la possibilité que les produits bio puissent contenir des traces d’OGM (organismes génétiquement modifiés), réclamant une interdiction totale des cultures d’OGM dans l’UE.

Interrogée sur ce dernier point, la Commissaire Fischer Boel a cependant refusé de se prononcer.

 12/06/2007 17:57:49 – © 2007 AFP