22% des travailleurs font des semaines de plus de 48 heures selon une étude de l’OIT

 
 
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Un Pakistanais travaille sur un métier à tisser, le 16 janvier 2006 à Karachi (Photo : Asif Hassan)

[07/06/2007 09:49:57] GENÈVE (AFP) La semaine de travail de 40 heures tend à devenir la norme légale mais dans les faits 22% des travailleurs font des semaines de plus de 48 heures dans le monde, selon une étude de l’Organisation internationale du travail (OIT) publiée jeudi.

Au total, 614,2 millions de travailleurs sont astreints à ces longues semaines de travail, principalement dans les pays en voie de développement, selon les auteurs de l’étude.

Pourtant, “les horaires excessifs tendent à être néfastes et improductifs” et des “limites horaires raisonnables aident à maintenir la santé physique et mentale des travailleurs et leurs capacités de production”. La réduction du temps de travail a aussi pour avantage d’inciter les entreprises à “investir dans l’amélioration de leurs technologies et dans les compétences de leurs employés”, relève l’étude de l’OIT.

Rien n’indique que les pays en développement rattrapent leur retard en matière de temps de travail sur les pays industralisés, note l’organisation.

Même si les normes légales limitent théoriquement la durée du travail, “les politiques et les réglementations sur le temps de travail ont souvent une influence limitée sur les heures réellement travaillées dans les pays en voie de développement”.

Dans certains pays, moins de 50% des entreprises respectent la durée légale du travail.

Les principales causes de la résistance à la réduction du temps de travail sont la nécessité pour les travailleurs “de s’assurer des ressources adéquates et l’usage répandu des heures supplémentaires par les employeurs pour tenter d’augmenter la productivité”.

Les alternatives, telles la flexibilité des horaires de travail ou le travail à temps partiel “ne sont en pratique pas utilisés à cause de leur impact sur les revenus des ménages dans le cas de bas salaire horaire”, expliquent les auteurs de l’étude.

En effet, “les longs horaires ou les heures supplémentaires sont nécessaires aux employés pour compenser leur bas salaire dans les pays en voie de développement et en transition”, précisent-ils en recommandant la fixation d’un salaire minimum pour “briser le cercle vicieux des bas salaires et des longs horaires”.

Les entreprises doivent en conséquence améliorer leur productivité “simultanément à une réduction du temps de travail et une augmentation des salaires horaires”.

“Comme les limites légales ne peuvent à elles seules être suffisantes pour atteindre ces objectifs, il est nécessaire de renforcer certains mécanismes, comme l’inspection du travail ou encore la conformité des règlements d’entreprises”, conseille l’OIT.

Outre le développement du pays, le sexe et l’âge apparaissent également comme deux facteurs essentiels dans la détermination du temps de travail.

“Malgré la participation accrue des femmes sur le marché de l’emploi, la différence dans la durée du temps de travail dans le monde entier entre hommes et femmes reste importante”, relèvent les experts.

Le travail à temps partiel touche principalement les femmes, tandis que les hommes ont tendance à travailler de longues heures, comme conséquence du déséquilibre entre les sexes quant à la part assumée dans les responsabilités familiales et les tâches domestiques.

“Le facteur de l’âge est moins déterminant mais reste toutefois important”, selon l’étude.

“Les plus jeunes et les travailleurs proches de l’âge de la retraite semblent travailler moins que les autres individus”, note l’OIT en soulignant que “pour les plus âgés (65 ans ou plus), la durée du temps de travail est nettement inférieure”.

 07/06/2007 09:49:57 – © 2007 AFP