Le consortium RBS propose 71,1 milliards d’euros pour le rachat d’ABN Amro

 
 
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Combo réalisé à partir des logos d’ABN Amro, de RBS, de Fortis, de SCH et de Barclays

[29/05/2007 20:17:52] AMSTERDAM (AFP) La bataille pour la reprise d’ABN Amro, d’une ampleur sans précédent dans l’histoire de la banque, a connu une nouvelle étape mardi avec une offre formelle du consortium emmené par Royal Bank of Scotland (RBS), alors que la direction de la banque néerlandaise a déjà approuvé une offre de la britannique Barclays.

L’offre de la britannique RBS, et de ses associés, le groupe de bancassurance belgo-néelandais Fortis, et le groupe bancaire espagnol Santander (SCH), valorise ABN Amro à 71,1 milliards d’euros. Elle est libellée à 79% en numéraire, le reste devant être réglé à raison de 0,844 action RBS par action ABN. Elle dépasse en valeur l’offre de Barclays, toute en actions, d’un montant de 65,5 milliards d’euros au cours de mardi soir.

Quel que soit le vainqueur, le rachat d’ABN Amro sera la plus importante fusion-acquisition jamais réalisée dans le monde bancaire en termes financiers, dépassant la reprise de Citigroup par Travelers en 1998 pour 72,56 milliards de dollars.

“Nous étudions les informations que nous avons reçues et communiquerons à ce sujet ultérieurement”, a indiqué à l’AFP une porte-parole d’ABN Amro. La néerlandaise a jusqu’à présent préféré l’offre de Barclays, qui ne la démantèle pas contrairement à celle du consortium.

Si l’offre de celui-ci aboutit, RBS paiera 27,2 milliards d’euros, Fortis 24 milliards d’euros, et Santander 19,9 milliards. Leur projet est de se répartir les activités du groupe en fonction de leurs orientations stratégiques et géographiques.

Fortis mise ainsi sur une extension au Bénélux, en y maintenant la marque ABN Amro. Banco Santander deviendrait l’une des trois premières banques au Brésil et reprendrait les activités italiennes d’ABN Amro.

RBS enfin compte se renforcer dans la banque d’affaires à l’échelle mondiale, obtenir une base solide pour se développer en Asie et s’implanter aux Etats-Unis via la filiale américaine d’ABN LaSalle, au centre d’un imbroglio juridique pour l’instant.

Dans le cadre de son accord avec Barclays, ABN Amro a prévu de vendre pour 21 milliards de dollars à Bank of America (BoA) cette filiale américaine qui passe pour le joyau du groupe. La justice néerlandaise, saisie par des petits actionnaires préférant l’offre plus élevée du consortium, a bloqué la vente de LaSalle, mais ABN Amro a fait appel.

Parallèlement, BoA a introduit une action contre ABN Amro pour rupture de contrat, réclamant des milliards de dollars de dédommagement.

Le consortium a prévu de retenir 1,00 euro en numéraire par action ABN pour payer d’éventuels dommages.

Lors d’une conférence de presse mardi à Londres au siège de RBS, qui jouxte celui d’ABN, le directeur général de RBS Fred Goodwin a reconnu que des discussions “amicales et professionnelles” avaient eu lieu avec la direction de BoA sur LaSalle, mais sans succès.

Par ailleurs, alors qu’ABN et Barclays avaient annoncé fin avril que leur projet provoquerait 12.800 pertes d’emploi et l’externalisation de 10.800 autres, le consortium a assuré que son offre engendrerait moins de suppressions d’emplois, “des milliers de moins” selon M. Goodwin.

Selon le trio de banques, leur rachat aura un impact positif sur leur bénéfice par action de 4,3% pour Fortis, 7,3% pour RBS et 5,3% pour Santander d’ici fin 2010. Elles chiffrent à 4,23 milliards d’euros les économies de coûts réalisables d’ici là.

A part Santander, les autres partenaires du consortium ont baissé en bourse mardi, tandis que Barclays a gagné du terrain : “Ca prouve que les gens pensent qu’on va gagner” s’est félicité M. Goodwin.

Barclays n’a pas commenté l’offre du consortium. Dans un document interne, le directeur général John Varley a trouvé qu’elle n’avait “rien de surprenant” et que la direction de Barclays “allait l’étudier”.

 29/05/2007 20:17:52 – © 2007 AFP