Unicredit et Capitalia s’apprêtent à créer le numéro 2 bancaire européen

 
 
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Alessandro Profumo, PDG d’Unicredit, le 8 novembre 2006 à Rome (Photo : Patrick Hertzog)

[17/05/2007 12:54:33] MILAN (AFP) Le premier groupe bancaire italien Unicredit se prépare à absorber le numéro quatre Capitalia pour donner naissance à un colosse bancaire de 100 milliards d’euros qui se placerait au deuxième rang en Europe derrière le britannique HSBC.

Les conseils d’administration des deux groupes pourraient se réunir dès dimanche, indique jeudi la presse italienne, pour approuver un mariage dont les grandes lignes sont pratiquement arrêtées.

Capitalia, resté à l’écart de la consolidation du secteur bancaire italien, s’est récemment résigné à trouver un allié pour ne pas être marginalisé. Le groupe est en outre fragilisé par la bataille en cours pour le contrôle de son principal actionnaire, le néerlandais ABN Amro.

Unicredit et Capitalia avaient reconnu mardi soir être en discussions en vue d’une fusion. Le numéro un italien affiche une capitalisation boursière d’environ 78,5 milliards d’euros, près de quatre fois supérieure à celle de sa cible.

Selon Il Sole 24 Ore, l’opération se fera par échange d’actions, à raison d’environ 1,1 action Unicredit pour une action Capitalia, soit des ratios équivalents aux cours boursiers actuels des deux groupes.

Le titre Capitalia s’est enflammé depuis une semaine et gagnait encore 0,15% à 7,88 euros jeudi à 09H50 GMT. Unicredit baissait de 0,12% à 7,51 euros.

Premier groupe bancaire italien en termes de capitalisation boursière, Unicredit cherche à se renforcer sur le territoire italien où il a été distancé par Intesa Sanpaolo.

La banque dispose de 5.450 agences en Italie, contre environ 5.800 pour son grand rival très bien implanté dans le nord, région la plus riche du pays.

“Capitalia est la dernière occasion de renforcer notre réseau en Italie avec plus de 2.000 agences”, a récemment indiqué Alessandro Profumo, administrateur délégué d’Unicredit.

M. Profumo, fort du rachat réussi de l’allemand HVB fin 2005, sera le nouveau patron exécutif du nouvel ensemble tandis que Dieter Rampl, actuel président d’Unicredit en deviendra le président, une charge de moindre influence, selon Il Sole 24 Ore.

Cesare Geronzi, l’influent président de Capitalia, a dû s’incliner devant les exigences de son partenaire et a accepté la vice-présidence du nouveau groupe, affirme le journal.

M. Geronzi est l’un des grands ordonnateurs de la finance italienne depuis des décennies mais il a aussi été condamné dans deux affaires, dont le krach du groupe agroalimentaire Parmalat, pour lesquelles il a fait appel.

En se rapprochant, Unicredit et Capitalia disposeront de 18,4% de Mediobanca mais ils devraient vendre la moitié de cette participation pour respecter le pacte d’actionnaires de la banque et ne pas donner prise aux accusations de conflit d’intérêts, selon la presse.

M. Geronzi pourrait d’ailleurs prendre prochainement la tête du conseil de surveillance de Mediobanca, selon la Repubblicca. Mediobanca, en tant que premier actionnaire de l’assureur Generali, est l’un des piliers de la finance italienne.

L’absorption de Capitalia est vue d’un bon oeil par le monde politique italien puisqu’elle éviterait à la banque romaine de tomber dans des mains étrangères.

“Je suis favorable à cette dynamique”, a indiqué récemment le chef du gouvernement Romano Prodi.

L’opération est aussi saluée par les analystes.

“La création de valeur est significative et nous apprécierions un accord”, écrit JP Morgan qui évalue les synergies avant impôts à 1,2 milliard d’euros, dont l’essentiel sous forme de réduction des coûts.

 17/05/2007 12:54:33 – © 2007 AFP