Les cours du pétrole remontent, inquiétudes sur le raffinage aux Etats-Unis

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[17/05/2007 11:21:35] LONDRES (AFP) Les cours du pétrole sont repartis à la hausse jeudi matin à New York et à Londres, en dépit de l’annonce la veille de stocks américains supérieurs aux attentes, les investisseurs s’inquiétant toujours des incidents dans les raffineries américaines et des violences au Nigeria.

Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris) sur l’IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, le cours du Brent de la mer du Nord pour l’échéance de juillet (premier jour de ce contrat) gagnait 76 cents à 68,73 dollars.

Il a grimpé jusqu’à 68,78 dollars, un plus haut depuis un mois.

Le baril de “light sweet crude” pour l’échéance de juin prenait quant à lui 50 cents à 63,05 dollars à New York lors des échanges électroniques, après avoir perdu 62 cents à 62,55 dollars mercredi.

Les échanges étaient par ailleurs assez limités pour cause de jour férié (Ascension) dans plusieurs pays d’Europe.

Les cours avaient baissé mercredi après l’annonce par le département américain de l’Energie d’une augmentation plus forte que prévu des stocks américains de pétrole et d’essence la semaine dernière.

Les réserves américaines d’essence, particulièrement observées à l’approche du pic annuel de consommation, ont augmenté de 1,7 million de barils à 195,2 millions la semaine dernière. Les réserves de brut ont quant à elles progressé de 1 million de barils à 342,2 millions de barils.

Ces résultats dépassent les attentes des analystes, qui tablaient sur une hausse de 125.000 barils des stocks de brut et d’un million de barils des stocks d’essence.

La hausse des stocks d’essence est la deuxième consécutive après trois mois de baisse ininterrompue et elle s’accompagne d’une progression de la capacité de production des raffineries américaines de 0,5 point de pourcentage, à 89,5%.

Certains analystes ont cependant relativisé ces chiffres, les jugeant normaux pour la saison. “Ils sont remarquables pour n’avoir rien de remarquable”, a ainsi estimé Costanza Jacazio, de la banque Barclays Capital.

Ils n’ont donc pas suffi à rassurer pleinement les investisseurs sur la capacité des raffineries américaines, victimes ces dernières semaines de plusieurs interruptions de production, à absorber la haute saison de consommation d’essence.

Ces problèmes comprennent entre autres des réductions de production dans les installations de Conoco Phillips au Texas et en Oklahoma, pour des raisons de maintenance.

“La tendance baissière de ce rapport est modérée par une hausse moins importante que prévue du taux d’utilisation des raffineries, qui reste sous les 90% et qui est donc toujours une source d’inquiétude au moment où l’on approche du pic de la demande à l’occasion de la saison estivale des déplacements aux Etats-Unis”, notent à ce sujet Michael Davies et Andrey Kryuchenkov, analystes chez Sucden.

Un autre facteur soutenant les cours du brut est la persistance des violences et des tensions au Nigeria, qui affectent la production du pays.

Le dernier incident en date s’est terminé mercredi après-midi avec le départ de manifestants qui occupaient une installation de la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell, qui avait dû interrompre temporairement la livraison de 170.000 barils par jour.

La production du Nigeria, sixième producteur mondial et premier en Afrique, reste amputée de quelque 25%.

 17/05/2007 11:21:35 – © 2007 AFP