L’OCDE veut s’ouvrir aux pays émergents à l’instar du G8 et du FMI

 
 
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Le secrétaire général de l’OCDE Angel Gurria (g) et le ministre espagnol de l’Economie Pedro Solbes, le 16 mai 2007 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[16/05/2007 16:40:31] PARIS (AFP) L’OCDE, qui réunit les nations riches de la planète, se prépare à intégrer cinq nouveaux pays dont la Russie, le Chili et Israël, à un moment où d’autres grands forums ou institutions comme le G8 ou le FMI sont sous pression pour s’ouvrir davantage aux économies émergentes.

Les 30 pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques “ont décidé d’inviter le Chili, l’Estonie, Israël, la Russie et la Slovénie à ouvrir des discussions” d’adhésion, ont-ils indiqué à l’issue de leur assemblée annuelle.

Ils ont en outre soutenu l’idée d’une entrée ultérieure de l’Afrique du Sud, du Brésil, de la Chine, de l’Inde et de l’Indonésie.

Pour adhérer, les pays doivent respecter plusieurs critères de transparence et de bon fonctionnement de leur économie.

Aucun calendrier n’a été fixé. Une “feuille de route” sera établie pour chaque pays, qui comprendra dans certains cas des “questions à caractère politique”, a souligné Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE.

L’ouverture des négociations avec la Russie intervient alors que le climat diplomatique entre Moscou d’une part, Washington et l’Union européenne d’autre part, s’est nettement refroidi.

L’intégration de la Russie est un processus au long cours, qui a démarré en 1996 et doit être “isolé des événements (politiques) du jour le jour”, a fait valoir M. Gurria.

Mais elle a “soulevé des inquiétudes” et devrait “prendre beaucoup de temps”, a jugé l’ambassadrice américaine à l’OCDE, Constance Morella, interrogée par l’AFP.

Par comparaison, l’adhésion du Chili ne devrait prendre qu’un an et demi à deux ans. Ce pays serait alors le deuxième pays d’Amérique latine après le Mexique à devenir membre.

Il doublerait ainsi le Brésil, géant régional qui n’est pas officiellement candidat.

L’OCDE, mais aussi les pays riches du G8 ou le Fonds monétaire international, cherchent à donner plus voix aux puissances émergentes, de crainte de voir leur crédibilité remise en question.

Les grands pays en développement pèsent de plus en plus lourd dans l’économie et la géopolitique mondiale et réclament d’être mieux représentés au sein des grandes institutions internationales.

Les pays d’Asie, “en raison du dynamisme et de l’influence de leurs économies”, doivent “faire l’objet d’une attention plus poussée”, souligne la déclaration finale de l’OCDE, dans une allusion à des pays comme la Chine et l’Inde.

Les Etats-Unis tout comme l’Allemagne sont ouverts à un élargissement du G8 (France, Italie, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Japon, Allemagne, Canada et Russie), dont les chefs d’Etat et de gouvernement tiennent début juin leur sommet annuel.

En février, le ministre allemand de l’Economie Peer Steinbrück, dont le pays préside cette année le forum, avait cité la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud, le Brésil ou l’Australie.

“Mon opinion personnelle, c’est que dans deux, trois, quatre ans, on n’aura plus un G7-G8 mais un G10, un G14”, avait-il affirmé, ajoutant que la Russie devrait aussi en devenir un membre de plein droit.

La Russie participe déjà à de nombreuses réunions du G8 mais pas à celles du G7-Finances, consacrées aux questions de change et de conjoncture (G7 Finances) avec les banquiers centraux.

Le FMI a pour sa part engagé une grande réforme de son fonctionnement visant à donner plus de voix aux pays émergents. Elle passe par une modification du système des droits de vote (quotas), qui devrait voir le jour entre la réunion d’automne et de printemps prochaines de l’institution.

 16/05/2007 16:40:31 – © 2007 AFP