Mediaset s’empare d’Endemol, inventeur de la télé-réalité

 
 
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Le vice-président du groupe de télévision Mediaset, Pier Silvio Berlusconi, le 14 septembre 2006 à Milan (Photo : Paco Serinelli)

[14/05/2007 16:53:35] MILAN (AFP) Endemol, l’inventeur des émissions de télé-réalité contrôlé par l’espagnol Telefonica, est tombé lundi dans l’escarcelle du consortium dirigé par Mediaset, le groupe de Silvio Berlusconi qui cherche à sortir d’un marché italien de la télévision saturé.

Le groupe de M. Berlusconi et ses alliés, le cofondateur néerlandais d’Endemol John De Mol et un fonds d’investissement de la banque Goldman Sachs ont accepté de payer 2,63 milliards d’euros à Telefonica pour 75% de la société de production néerlandaise.

Avec Endemol, le groupe de M. Berlusconi met la main sur l’inventeur d’émissions de télé-réalité à succès comme Big Brother, la Star Academy mais qui est aussi expert sur d’autres créneaux comme les jeux.

Le consortium vainqueur, composé à “parts égales” de ses trois membres, lancera ensuite une OPA sur les 25% qu’il ne détient pas, a indiqué Mediaset.

Mediaset et sa filiale espagnole Telecinco ont affirmé qu’ils investiraient au maximum 486 millions d’euros dans la reprise d’Endemol.

Avec cette acquisition, le groupe de télévision contrôlé à 36% par Silvio Berlusconi trouve une bouffée d’oxygène hors d’Italie après avoir échoué l’an dernier dans la conquête de l’allemand ProSiebenSat1.

“Cette acquisition répond à sa stratégie de diversification par rapport au marché italien et donne à Mediaset un accès à la fabrication de contenus”, note un analyste d’une banque italienne sous couvert d’anonymat.

“Elle lui fournit aussi un bon poste d’observation sur les tendances du marché puisqu’Endemol fournit ses concurrents comme la Rai ou l’espagnol Antena 3”, ajoute-t-il.

Le titre Mediaset a abandonné 0,51% à 8,22 euros, les analystes estimant l’impact de cette acquisition faible sur le bénéfice net à court terme.

Le directeur général de la télévision publique italienne, Claudio Cappon, a exprimé à mots couverts une certaine inquiétude en déclarant qu’il s’agissait d’un “fait important pour le secteur que nous devons étudier attentivement”.

Le chef de gouvernement Romano Prodi s’est félicité, depuis Prague, du “renforcement d’une société italienne à l’étranger” tout en s’inquiétant pour “l’incapacité croissante de la Rai de mettre en place une stratégie concurrente”.

Le fonctionnement de la Rai est actuellement bloqué par un affrontement entre la droite et la gauche sur la nomination d’un membre de son conseil d’administration.

Mediaset n’a pas commenté l’impact de cette acquisition sur sa stratégie mais son vice-président, Pier Silvio Berlusconi, avait reconnu récemment qu’elle présenterait “une bonne complémentarité industrielle”.

“Nous sommes présents dans deux pays (Italie, Espagne), ils le sont sur 22 marchés”, avait-il dit au Corriere della Sera. Endemol revendique une présence dans 25 pays sur tous les continents.

Mediaset a souffert l’an dernier de la chute de ses recettes publicitaires en Italie qui représentent 75% de ses 3,74 milliards d’euros de chiffre d’affaires, avec une chute de son bénéfice net de 16% à 505 millions d’euros.

Le groupe de Silvio Berlusconi qui contrôle 42% de l’audience télévisée a aussi engagé un combat contre un projet de loi du gouvernement de Romano Prodi qui pourrait bloquer tout nouveau développement en Italie.

Ce projet prévoit notamment le transfert sur le réseau numérique d’ici à 2009 d’une des trois chaînes nationales de Mediasat et fixe à 45% le seuil maximum autorisé pour un groupe sur le marché publicitaire télévisé. Or, le groupe privé contrôle actuellement près de 65% de ce marché.

 14/05/2007 16:53:35 – © 2007 AFP