Dopée par les rumeurs, la Bourse de Paris pourrait buter sur l’euro fort

 
 
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Vue du palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[21/04/2007 17:38:49] PARIS (AFP) La Bourse de Paris est restée euphorique cette semaine, portée à de nouveaux sommets par les espoirs de fusions-acquisitions, mais les spécialistes soulignent que l’envol de l’euro et les doutes sur l’économie américaine pourraient finir par affecter les marchés.

Le CAC 40, indice vedette de la place, a encore grimpé de 2,58% durant la semaine et terminé à 5.938,90 points, son plus haut niveau depuis janvier 2001, affichant une progression de 7,17% depuis le début de l’année.

Sur la lancée des mariages annoncés la semaine précédente, la Bourse a profité de rumeurs concernant de nouveaux rapprochements, en particulier dans le secteur bancaire mis en ébullition par les manoeuvres autour de la néerlandaise ABN Amro.

“La thématique des fusions enflamme le marché et nous propulse à des niveaux record malgré les inquiétudes sur l’économie. C’est très net pour les valeurs bancaires, qui pèsent lourdement dans les indices”, a expliqué à l’AFP Guillaume Garabédian, gérant de portefeuilles chez Meeschaert.

Vedette de la semaine, la Société Générale a pris son envol pour aller établir de nouveaux records historiques en séance au-dessus des 160 euros, soutenue par des spéculations sur d’éventuelles épousailles avec la banque italienne UniCredit.

Mais cette frénésie a aussi touché d’autres secteurs, avec l’offre lancée par le groupe de BTP espagnol Sacyr sur son concurrent français Eiffage ou les rumeurs prêtant à Arcelor Mittal l’intention de s’emparer du fabricant de tubes Vallourec, dont le cours a flambé en fin de semaine.

Entre-t-on dans une bulle spéculative ? L’envol des indices “pourrait être inquiétant”, convient Aurel Leven, mais il témoigne également d’une “sous-évaluation de la Bourse”, puisque la rentabilité des entreprises “est supérieure au coût de l’endettement”, tempère la maison de courtage.

Guillaume Garabédian juge plus inquiétante l’appréciation de l’euro, proche de son plus haut niveau face au dollar, “qui risque de déclencher une douche froide sur les marchés si l’on dépasse le +seuil de tolérance+ de 1,35 dollar pour un euro pour entrer dans l’inconnu, vers les 1,40 dollar”.

Par ailleurs, selon BNP Paribas, une série de statistiques attendues “en demi-teinte” pourraient raviver les doutes sur la croissance américaine, notamment le PIB du premier trimestre, les reventes de logements neufs et anciens ainsi que deux indices de confiance.

“La hausse des prix de l’essence (…) sape la confiance des ménages et pénalise le pouvoir d’achat, tandis que les inquiétudes concernant l’immobilier ne cessent de s’aggraver”, argumentent les économistes de la banque.

Les investisseurs surveilleront également l’évolution de l’économie chinoise, dont “l’état de surchauffe avérée” a relancé les craintes d’un resserrement monétaire qui affecterait “notamment l’industrie minière”, ajoute le Crédit Mutuel CIC dans une note.

Quant au premier tour de l’élection présidentielle en France, il ne devrait guère peser sur les marchés boursiers, “sinon à la marge, sur certains secteurs ou sur des dossiers comme GDF-Suez”, juge M. Garabédian, tandis que la banque néerlandaise ING estime qu’un succès socialiste pourrait faire baisser l’euro.

Enfin, de nouvelles publications d’entreprises sont attendues, notamment les chiffres d’affaires trimestriels de Danone, Casino, Michelin, et STMicroelectronics mardi, d’Air Liquide mercredi, et de Capgemini, France Télécom, PPR, et PSA Peugeot-Citroën jeudi.

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 21/04/2007 17:38:49 – © 2007 AFP