Le brut à des sommets, les tensions avec l’Iran inquiètent le marché

 
 
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Le New York Mercantile Exchange (Nymex), le 20 septembre 2006 à New York (Photo : Michael Nagle/)

[30/03/2007 20:57:06] NEW YORK (AFP) Les cours du pétrole ont atteint des plus hauts depuis sept mois vendredi à Londres, au terme d’une semaine marquée par l’escalade des tensions avec l’Iran, quatrième producteur mondial d’or noir, où étaient toujours détenus les marins britanniques capturés la semaine dernière.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a clôturé en hausse de 22 cents à 68,10 dollars, après avoir progressé jusqu’à 69,14 dollars, son plus haut niveau depuis sept mois.

A New York, le baril de “light sweet crude” a fini en baisse de 16 cents à 65,87 dollars, après avoir grimpé jusqu’à 66,78 dollars en séance.

“Personne ne veut être à court de pétrole avant le week-end, étant donné la situation dans le Golfe, et alors qu’une résolution imminente de la crise paraît improbable”, a indiqué Ed Meir, de Man Financial.

Depuis vendredi dernier, les cours ont gagné près de 8% à Londres, et 6% à New York. Aux Etats-Unis, les cours avaient touché un pic à 68,09 dollars mardi.

Vendredi, Téhéran retenait toujours prisonniers les 15 marins britanniques capturés le 23 mars, et accusés d’avoir pénétré illégalement dans les eaux iraniennes, une version contestée par Londres.

La télévision iranienne en langue arabe a diffusé vendredi l’interview d’un marin, qui reconnaît que son équipe était entrée dans les eaux iraniennes. Londres a dénoncé comme “scandaleuse” cette initiative.

Les 27 pays membres de l’Union européenne ont demandé à Téhéran de libérer immédiatement les marins britanniques, dont la capture constitue “une violation du droit international”, a indiqué vendredi une source européenne.

“La situation semble vouée à s’aggraver”, en a déduit Hans Redeker, économiste chez BNP Paribas. “Qui va contrôler l’Iran si l’Europe ne fait plus partie de l’équation? D’un côté la Russie est trop modérée, de l’autre les Etats-Unis, à cause de leur mauvaise relation avec l’Iran, ne sont pas en position de les convaincre”, a-t-il étayé.

“C’est un cercle vicieux, c’est pourquoi les prix sont si élevés”, a-t-il conclu.

“La confrontation politique avec l’Iran est loin d’être finie”, a estimé de son côté John Kilduff, de la Fimat.

“Une fourchette de 60 à 62 dollars semble être un seuil solide pour le brut et les cours pourraient engranger de 50 cents à un dollar par jour, tant que la crise se prolonge”, a-t-il poursuivi.

Certains analystes estiment que le prix du baril pourrait ainsi dépasser les 70 dollars à court terme, voire plus, car le marché redoute une suspension des exportations de brut iranien, plusieurs fois évoquée par Téhéran.

D’autres soulignent que la République islamique pourrait aussi bloquer le détroit d’Ormuz, par lequel transite 20% du pétrole mondial.

Les prix restent pour l’heure en-deçà de leurs plus hauts atteints l’été dernier, à presque 80 dollars le baril, sur fond de conflit au Liban et de controverse autour du programme nucléaire iranien.

Enfin, la grève des agents CGT au Port autonome de Marseille (PAM) a suscité des inquiétudes sur l’approvisionnement européen et américain, en particulier au moment ou les stocks d’essence sont sur le déclin aux Etats-Unis.

Des discussions pour mettre fin au blocage des terminaux pétroliers du port étaient en cours vendredi après-midi entre la CGT, la direction du port et le groupe Gaz de France.

“Presque la moitié des raffineries pourraient être fermées d’ici la semaine prochaine, tandis qu’une fermeture totale pourrait amputer de 7% la capacité de raffinage européenne”, a expliqué Ed Meir.

 30/03/2007 20:57:06 – © 2007 AFP