Les vins français reprennent des couleurs mais restent convalescents

 
 
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Exportations de vins français et répartition par type de vins

[24/02/2007 07:45:33] PARIS (AFP) Les vins français, confrontés à la montée en puissance des vins du Nouveau Monde, ont regagné l’an passé des parts de marché à l’étranger, récoltant les fruits de leurs efforts en matière d’offre et de prix, même si l’embellie demeure encore fragile.

“Les résultats obtenus à l’exportations montrent que nous sommes dans la bonne direction. Nous devons avancer dans la voie des réformes engagées”, a souligné à l’AFP, Louis Régis Affre, délégué général de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS).

En 2006, les exportations de vins et spiritueux ont augmenté de 13% pour atteindre le niveau record de 8,74 milliards d’euros, avec notamment une reprise des ventes à l’international des vins tranquilles (non pétillants).

Pour ces derniers, la France a repris ainsi deux points de part de marché (14%) aux Etats-Unis au détriment de l’Australie, l’engouement portant surtout sur les grands crus classés de Bordeaux et les Bourgogne.

“L’économie du vin se réorganise. Je suis extrêmement optimiste pour les 25 prochaines années, le vin sera un de nos produits phare”, a commenté Philippe Casteja, président de la FEVS.

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Les principaux pays acheteurs de vins français en 2006

Deux millésimes “de belle qualité” en 2005 et 2006 et une baisse de prix “très significative (entre 20 et 25%) du fait de la crise” ont amélioré la compétitivité des vins français, relève M. Affre.

La crise viticole n’est pas pour autant “derrière nous”, relativise-t-il. La profession doit “poursuivre ses efforts sur la qualité et la lisibilité pour retrouver une compétitivité durable sur tous les segments de marché”.

Sur le plan de la qualité, des restructurations et de nouvelles plantations ont été effectuées pour obtenir des produits plus adaptés à la demande.

Des “bassins de production” rassemblant les appellations et les vins de pays ont été constitués, au sein desquels tous les acteurs débattent des stratégies propres à chaque région et de la façon de valoriser les différents produits.

Une nouvelle catégorie de vins, “Vignobles de France”, a été créée. Ils sont produits à partir de vins de pays agréés en cépages (merlot, cabernet, etc.) et provenant de différentes régions. Auparavant, ces derniers n’étaient produits que dans leur région d’origine, ce qui les désavantageait face à leurs concurrents du “Nouveau Monde”.

Cette nouvelle offre permet de disposer de bases d’approvisionnement suffisantes pour mettre en place des stratégies marketing et des produits répondant aux attentes des consommateurs.

Parallèlement, la réforme des Appellations d’origine contrôlée (AOC) engagée devrait aboutir à plus de rigueur pour y prétendre et à des contrôles stricts.

Reste à améliorer les étiquettes jugées à l’étranger “incroyablement compliquées” avec des noms “impossibles à prononcer”, souligne une étude de l’agence américaine Delaitte et Cie/Deussen.

“Nous sommes considérés, tant aux Etats-Unis, qu’au Royaume-Uni ou au Japon, comme un vieux pays avec une offre compliquée, trop chère, snob, élitiste”, souligne M. Affre. Autant “d’idées fausses” à combattre en donnant “une image plus moderne de nos vins” dans nos campagnes d’information.

L’enjeu est crucial au moment où la consommation de vins en France baisse. Les professionnels vont ainsi se tourner vers les Etats-Unis – les Américains détrôneront les Français en 2008 comme premiers consommateurs au monde -, la Chine ou bien encore la Russie.

 24/02/2007 07:45:33 – © 2007 AFP