Les pays du G7 en quête d’un compromis sur les changes et les “hedge funds”

 
 
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Le ministre allemand de l’Economie Peer Steinbrueck (G), le président de la BCE Jean-Claude Trichet et le gouverneur de la banque du Japon, Toshihiko Fukui, à Essen, le 9 février 2007 (Photo : Franz-Peter Tschauner )

[10/02/2007 10:35:08] ESSEN (AFP) Les ministres des Finances des sept pays les plus riches planchaient samedi sur la mise au point d’un message commun concernant la faiblesse des monnaies asiatiques et les fonds spéculatifs, deux sujets phare sur lesquels les divergences restent profondes.

Les grands argentiers ont commencé leur travaux à Essen (ouest) par un débat sur la surveillance des marchés financiers. L’Allemagne, qui préside le G7/G8, s’alarme du poids grandissant des fonds d’investissement spéculatifs (hedge funds), qui échappent peu ou prou à tout contrôle, et souhaiterait convaincre ses partenaires anglo-saxons de suivre de plus près leurs agissements.

Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne s’opposent à toute réglementation mais ont admis leur risque potentiel dans le déclenchement d’une crise financière mondiale et la nécessité d’oeuvrer pour plus de transparence.

Au final, Berlin et ses partenaires européens et japonais devraient se contenter d’une déclaration de principe, sans mesure concrète.

Le G7-Finance rassemble les ministres des Finances et les gouverneurs de banques centrales des Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada.

Le forum semble aussi s’acheminer vers un compromis sur le sujet brûlant des changes, essentiellement le yen.

Sa faiblesse chronique inquiète les Européens, qui soupçonnent le Japon de l’encourager en maintenant des taux d’intérêt plus bas que ne le justifie la santé retrouvée de son économie. En découle à leurs yeux une concurrence déloyale vis-à-vis des exportateurs européens.

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Le ministre de l’économie britannique Gordon Brown (D) et son homologue chinois Jin Renqing à Essen le 9 février 2007 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen )

Les autorités nippones ont cherché samedi à apaiser le courroux des responsables du Vieux Continent, en laissant entendre que la valeur du yen devrait prochainement remonter. “Les taux de change devraient refléter les fondamentaux de l’économie et l’économie japonaise jouit d’une reprise continue”, a déclaré le ministre des Finances Koji Omi à Essen.

Le gouverneur de la Banque centrale du Japon (Boj), Toshihiko Fukui, a lui aussi semblé vouloir donner des gages. “Même si nous avons eu des discussions sérieuses lors de notre précédente réunion (du comité monétaire de la Boj le 18 janvier) nous aurons un débat plus sérieux cette fois (le 21 février)” sur l’opportunité de relever les taux, a-t-il déclaré selon l’agence Kyodo.

La Boj avait laissé contre toute attente son taux directeur inchangé à 0,25%, entretenant la faiblesse de sa devise, alors qu’aux Etats-Unis, le principal taux directeur culmine à 5,25% et dans la zone euro à 3,50%.

La devise nippone ne devrait pas être au bout du compte mentionnée dans le communiqué final du G7 qui sera publié dans l’après-midi, selon le ministre japonais et son homologue français Thierry Breton.

Ce dernier a toutefois invité à lire le texte “entre les lignes”, manière de laisser entendre que la faiblesse du yen mais aussi du yuan chinois pourrait être abordée de façon indirecte.

Une mention directe paraît de toute façon peu probable, car le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson a minimisé la faiblesse de la devise japonaise, qui pèse moins sur le déséquilibre colossal du commerce extérieur des Etats-Unis que celle du yuan.

Et les occidentaux n’ont pas intérêt à une réappréciation trop rapide du yen, dont la faiblesse est soupçonnée par les économistes d’être le symptôme d’une gigantesque bulle spéculative. Si elle se dégonflait trop vite, cela déstabiliserait le système financier mondial.

Les responsables du G7, rejoints pour une partie des débats par la Russie, la Chine, le Brésil ou l’Inde, devraient aussi saluer la bonne santé de l’économie mondiale, et insister sur la nécessité de réduire les dépenses énergétiques, dans un contexte de prix élevés du pétrole et de réchauffement climatique.

 10/02/2007 10:35:08 – © 2007 AFP