USA : la Fed laisse ses taux inchangés et s’affiche sereine sur l’économie

 
 
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Siège de la Réserve fédérale américaine à Washington (Photo : Karen Bleier)

[31/01/2007 20:27:28] WASHINGTON (AFP) La Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé inchangé mercredi son principal taux directeur à 5,25%, en soulignant les premiers signes de raffermissement de la croissance et de modération de l’inflation.

“Les récents indicateurs laissent penser que la croissance économique est un peu plus solide et des signes qui restent à confirmer de stabilisation sont apparus sur le marché immobilier résidentiel”, a-t-elle indiqué.

Selon elle, l’économie “devrait croître à un rythme modéré dans les trimestres à venir”.

Le Comité monétaire de la Fed a également noté que “les chiffres de l’inflation de base se sont légèrement améliorés ces derniers mois” et que les pressions inflationnistes “devraient se modérer à terme”.

“C’est un communiqué largement positif”, a réagi Gary Thayer, chef économiste de AG Edwards.

Le changement de ton, assez net, souligne la confiance de la Fed dans la possibilité d’une croissance non inflationniste.

Les derniers indicateurs publiés mercredi matin plaident dans son sens: la croissance a atteint 3,5% au quatrième trimestre (en rythme annuel), et les indices fétiches de la Fed pour l’inflation ont reculé à des degrés divers.

Raccourci symbolique de la sérénité de la banque centrale sur l’inflation, la décision a été cette fois prise à l’unanimité. Mais, du fait de la rotation des postes avec la nouvelle année, le responsable qui avait fait cavalier seul lors des dernières réunions en plaidant pour une hausse des taux ne participe plus au vote.

La décision de mercredi, qui marque le cinquième statu quo consécutif, avait été largement anticipée par les marchés. La Bourse de New York a cependant réagi avec enthousiasme, le Dow Jones évoluant à des niveaux record après la décision.

Les analystes notent toutefois que la banque centrale a continué de mentionner la possibilité d’un tour de vis monétaire dans un avenir plus ou moins proche.

En effet, il reste “des risques d’inflation”, a souligné la Fed, en faisant état du fort taux d’utilisation des ressources américaines.

C’est une allusion aux risques de hausse des salaires qui pourraient survenir sur le marché du travail de fait de la bonne tenue des embauches et du faible taux de chômage.

“Il est clair qu’il n’est pas question d’une baisse des taux pour les deux trimestres à venir”, a estimé Avery Shenfeld, analyste de CIBC World Markets.

“Mais si nous traversons cette période sans accélération de l’inflation, la question pourrait se poser au second semestre”, a-t-il ajouté.

Pour l’analyste en tout cas, “la Fed a réussi à faire juste ce qu’il fallait jusqu’à présent — la croissance a été aussi forte que possible sans générer de crainte d’accélération de l’inflation”.

Ce satisfecit, qui reflète l’opinion de la majorité des analystes vis-à-vis de la politique de la Fed, doit être particulièrement savoureuse aux oreilles de Ben Bernanke, qui fête jeudi son premier anniversaire à la tête de la banque centrale et a connu des hauts et des bas au cours de cette première année.

Succédant à Alan Greenspan, M. Bernanke partait dès le début avec un handicap de crédibilité par rapport à son illustre prédécesseur.

Ses gaffes de communication, amplifiées par les médias, n’ont rien arrangé: en mai, sa crédibilité avait touché le fond. Mais sa cote est vite remontée à l’été, dans le sillage d’une hausse de taux qui s’est avérée a posteriori une décision parfaitement chronométrée.

 31/01/2007 20:27:28 – © 2007 AFP