La France agressive à Bruxelles sur l’OMC et l’agriculture

 
 
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le ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau arrive au QG de l’UE à Bruxelles, le 29 janvier 2007 (Photo : Gérard Cerles)

[29/01/2007 21:31:43] BRUXELLES (AFP) A l’approche des élections présidentielles et législatives, le ministre français de l’Agriculture Dominique Bussereau s’est montré agressif lundi à Bruxelles sur les négociations engagées à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la dernière en date des réformes de la politique agricole communautaire.

Lors du conseil des ministres de l’Agriculture de l’UE, M. Bussereau a violemment attaqué le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, responsable des négociations à l’OMC pour les 27, le qualifiant d'”agité” et dénonçant sa “méthode de travail inacceptable” dans les discussions qui ont eu lieu à Davos.

Les grands acteurs de l’OMC (UE, Etats-Unis, grands pays émergents comme l’Inde et le Brésil) ont décidé samedi, en marge du forum économique de Davos, de relancer les négociations commerciales, enlisées depuis juillet 2006.

M. Mandelson, absent de Bruxelles, a préféré calmer le jeu, se refusant à commenter “les spéculations ou les rumeurs” et affirmant qu’il allait continuer à négocier “dans les limites du mandat”, selon un communiqué diffusé par son porte-parole.

Sa collègue la commissaire à l’Agriculture Mariann Fischer Boel s’est elle défendue en niant que la Commission soit “jamais sortie du mandat” délivré par les Etats membres de l’UE pour les négociations à l’OMC.

Le ministre allemand de l’Agriculture Horst Seehofer, dont le pays préside l’UE, a estimé de son côté que “tous les Etats membres souhaitent le succès des négociations et sont disposés à discuter”. “La confiance règne entre les Etats membres et la Commission”, a-t-il ajouté.

Sur l’autre grand sujet de la réunion ministérielle, la réforme des aides communautaires aux producteurs de fruits et légumes, la France s’est encore montrée la plus en pointe dans les critiques adressées à la Commission, qui présentait son projet.

Tout en jugeant qu’il y avait des “aspects intéressants” dans la proposition de Bruxelles, M. Bussereau a regretté “un manque d’ambition”, “des moyens financiers insuffisants” et même “quelques points dangereux” pour les agriculteurs.

Les 27 ont, en revanche, réservé dans l’ensemble un accueil plutôt favorable au projet, malgré de nombreuses réserves, et M. Seehofer a jugé possible de boucler la réforme avant fin juin.

La tenue des élections générales au printemps en France pèse sur l’attitude du gouvernement et des principaux candidats, soucieux de ne pas s’aliéner le vote rural.

M. Bussereau s’est néanmoins défendu de tenir des positions électoralistes.

Sur l’OMC, “nous ne défendons pas cette position parce que nous sommes en période pré-électorale, mais parce qu’on l’a toujours défendue”, a-t-il plaidé, rappelant que la France était “la première puissance agricole européenne, le deuxième exportateur mondial”, et que “14% des emplois en France dépendent du secteur agricole”.

Parmi les autres thèmes de la réunion, les 27 ont unanimement soutenu la proposition d’interdire les importations de fourrures de chiens et de chats, qui devrait donc aboutir à un règlement communautaire avant la fin juin, s’est félicité le commissaire à la Santé Markos Kyprianou.

Il a par ailleurs appelé l’UE à rester “vigilante” face au retour de la grippe aviaire en Europe, après la découverte d’un foyer en Hongrie.

 29/01/2007 21:31:43 – © 2007 AFP