Après avoir failli le perdre, JCDecaux sauve son contrat d’affichage à Paris

 
 
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Une personne de l’entreprise JC Decaux nettoie des panneaux de signalisation, le 06 octobre 2006 à Paris. (Photo : Stéphane de Sakutin)

[29/01/2007 19:41:10] PARIS (AFP) Chahuté par la mairie puis presque battu par son concurrent américain Clear Channel, le français JCDecaux a réussi lundi un retournement de situation spectaculaire en conservant son contrat d’affichage publicitaire à Paris, assorti de la mise en place de vélos en libre-service.

“La commission d’appel d’offres –composée d’élus représentant l’ensemble du Conseil de Paris– a retenu, à l’unanimité, l’offre de la société Somupi”, filiale à 67% de JCDecaux (Publicis détenant les 33% restants), a annoncé la mairie de Paris.

Sauf surprise, cette décision devrait être entérinée par un vote du Conseil de Paris, qui se réunit les 12 et 13 février.

Le ton de la municipalité était différent il y a un an, quand elle a dénoncé la convention qui la liait à JCDecaux depuis 1976, régulièrement renouvelée et dont l’échéance était fixée à 2010.

“C’est une manière de dire: c’est fini le monopole JCDecaux, il y a une époque qui est révolue dans tous les domaines”, déclarait alors Yves Contassot, adjoint (Verts) au maire de Paris, chargé de l’environnement et de la propreté.

Le contrat était particulièrement favorable à JCDecaux: pour 2.000 panneaux publicitaires, la société payait 2 millions d’euros par an de redevance à la mairie et leur exploitation lui rapportait près de 15 fois plus, selon une source proche du dossier.

La Ville a donc décidé de reprendre la main, en diminuant le nombre de panneaux accordés (1.628), toujours pour une redevance annuelle de 2 millions, sur dix ans, et en imposant en contrepartie la mise en place par la société sélectionnée d’un système de vélos en libre-service, comme ceux installés à Rennes et à Lyon.

JCDecaux s’est d’abord montré peu généreux: tandis que Clear Channel proposait une prime de 10 millions d’euros en plus de cette redevance, le Français ne sortait de sa poche qu’un supplément symbolique de… 10 euros, selon la mairie.

Pas surprenant, dès lors, que, de source proche du dossier, la Ville ait d’abord voulu choisir le groupe américain, associé dans un “Groupement pour Paris” à France Télécom, EDF et Vinci Park.

Le 20 octobre, à quelques jours de l’attribution du marché, JCDecaux obtenait du tribunal administratif de Paris l’annulation de la procédure, uniquement sur une erreur de formulation dans l’appel d’offres.

Pour ne pas retarder l’installation du dispositif de vélos, la mairie, tout en se pourvoyant en cassation, avait relancé immédiatement un appel d’offres.

JCDecaux a alors sensiblement amélioré sa proposition. On comprend pourquoi: ce contrat a toujours constitué une vitrine prestigieuse pour l’entreprise française dans le cadre de son développement à l’international.

Cette fois, il a proposé une prime de 15 millions d’euros sur dix ans, tandis que son concurrent restait sur son offre initiale de 10 millions.

En outre, tandis que la mairie exigeait au minimum 6.600 vélos et 600 stations installées à la fin 2007, JCDecaux a promis d’ici l’été 14.100 vélos et 1.000 stations et, pour fin 2007, 20.600 vélos et 1.451 stations.

Clear Channel n’offrait que 14.030 vélos et 1.000 stations pour fin décembre.

Après un tel retournement de situation, l’Américain pourrait être tenté de contester à son tour cette procédure en justice.

Contacté par l’AFP, il n’a pas souhaité s’exprimer, de même que JCDecaux, qui attend pour cela la validation de cette décision par le Conseil de Paris.

 29/01/2007 19:41:10 – © 2007 AFP