L’UE promet un don de 400 millions pour le Liban, la France un prêt de 500 millions

 
 
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Des débris jonchent une route menant à l’aéroport de Beyrouth le 23 janvier 2007 (Photo : Ramzi Haidar)

[24/01/2007 18:07:03] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne s’engagera jeudi à la conférence sur le Liban à Paris à donner environ 400 millions d’euros pour la reconstruction de ce pays jusqu’en 2010, ce qui portera son aide à 500 millions d’euros depuis l’été 2006.

Le président Jacques Chirac a annoncé par ailleurs mercredi au Premier ministre libanais Fouad Siniora que la France accorderait un prêt de 500 millions d’euros au Liban “à des conditions très avantageuses”, a rapporté la présidence.

La Commission annoncera officiellement jeudi à la conférence de Paris une enveloppe “qui portera sa contribution totale à quelque 500 millions d’euros depuis le début du conflit”, a-t-elle indiqué mercredi dans un communiqué.

Bruxelles ayant déjà débloqué quelque 107 millions d’euros promis lors de la conférence des donateurs de Stockholm en août 2006, la nouvelle enveloppe sera d’environ 400 millions d’euros, qui devront valoir jusqu’en 2010.

Sur ces 400 millions, au moins 300 millions seront destinés aux réformes socio-économiques et politiques, au redressement économique du Liban, aux opérations de déminage et d’enlèvement des engins non explosés, et à l’aide aux réfugiés palestiniens du Liban, précise le communiqué.

La Banque européenne d’investissement est également prête à accorder des subventions et des prêts permettant de mobiliser des fonds supplémentaires afin de financer des activités industrielles du secteur privé, le tourisme, les technologies de l’information, les services, la santé et l’éducation, a ajouté la Commission.

“L’Europe a fait d’énormes efforts pour tenter de mettre fin à ce conflit tragique et pour apporter une aide d’urgence importante au pays. L’heure est venue maintenant d’aller de l’avant et de s’atteler aux réformes économiques et politiques nécessaires au Liban”, a déclaré le président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso.

“La situation au Liban nous concerne tous. Nous lui offrirons demain une nouvelle enveloppe importante, mais l’argent seul n’est pas la clé du succès”, a ajouté la commissaire aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner.

“En ce moment délicat, il reste impératif que toutes les parties fassent preuve de modération et qu’elles règlent leurs différends par la voie du dialogue”, a-t-elle également insisté.

La conférence de Paris s’inscrit sur fond de crise profonde entre le gouvernement libanais et l’opposition, qui réclame son départ et conteste le plan d’assainissement économique mis au point avec l’appui de la communauté internationale.

Après la flambée de violence -trois morts et plus de 130 blessés- qui a marqué la journée de protestation mardi à l’appel de l’opposition, la situation s’est apaisée mercredi au Liban, mais l’impasse politique reste entière.

“La France apportera son concours au Liban sous la forme d’un prêt de 500 millions d’euros à des conditions très avantageuses”, a dit le porte-parole du palais présidentiel Jérôme Bonnafont à l’issue d’un déjeuner de travail du président français avec le chef du gouvernement libanais.

Cet entretien a eu lieu à la veille de la Conférence internationale d’aide au Liban qui doit apporter un ballon d’oxygène financier à une économie qui croule sous le poids d’une dette publique de 41 milliards de dollars (plus de 180% du PIB).

Elle doit aussi et surtout manifester le soutien international au gouvernement pro-occidental de Fouad Siniora dont l’opposition menée par le Hezbollah chiite prosyrien veut la chute.

“Cette contribution très significative exprime l’amitié profonde, la solidarité et la confiance qui unissent la France au Liban et à tous les Libanais”, a dit M. Chirac. Le porte-parole a indiqué que le détail en sera donné jeudi lors de la conférence.

Il a également souhaité que la quarantaine de pays – dont les Etats-Unis – et institutions financières internationales participant à la conférence expriment leur soutien par une “proposition significative”, faisant valoir que “le coût de l’inaction serait bien supérieur à l’engagement au côté du Liban”.

Après la flambée de violence – trois morts et plus de 130 blessés – qui a marqué la journée de protestation mardi à l’appel de l’opposition, la situation s’est apaisée mercredi au Liban, mais l’impasse politique reste entière.

“Sans aucun doute, la communauté internationale et tous ceux qui aiment le Liban souffrent de ce qui s’est passé hier (…) mais tous sont conscients de la nécessité d’aider le Liban”, a dit de son côté à la presse M. Siniora.

Il a renouvelé son appel à l’opposition pour qu’elle accepte le dialogue. “Nous savons que le dialogue est la clé pour parvenir à des résultats et nous savons que descendre dans la rue ne peut qu’aggraver la situation, accroître les tensions”, a-t-il souligné.

“L’intérêt des Libanais, c’est de revenir au dialogue”, a ajouté le Premier ministre en assurant que “notre porte est ouverte (…), notre main est tendue”.

M. Chirac, selon son porte-parole, a aussi souhaité que “l’esprit d’unité et de dialogue prévalent (…) dans le respect de ses institutions légitimes issues d’élections démocratiques”.

 24/01/2007 18:07:03 – © 2007 AFP