Le pétrole perd près de 5%, déprimé par les températures aux Etats-Unis

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[03/01/2007 21:17:39] NEW YORK (AFP) Les cours du pétrole ont glissé mercredi à leurs plus bas niveaux depuis mi-novembre à New York et fin octobre à Londres, sur un marché déprimé par la douceur relative des températures dans le nord-est des Etats-Unis, première région consommatrice de fioul de chauffage.

Sur l’IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, le baril de Brent pour livraison en février a clôturé mercredi en baisse de 2,48 dollars à 57,96 dollars, après avoir reculé jusqu’à 57,42 dollars, un plus bas depuis le 31 octobre.

Les cours ont donc clôturé en baisse de 3,07 dollars (-5%) par rapport à la clôture de la veille au soir.

A New York, le baril de “light sweet crude” pour l’échéance de février a quant à lui glissé à son plus bas depuis le 20 novembre, à 58,32 dollars, en baisse de 2,73 dollars, soit 4,5%.

Le baril a reculé en séance jusqu’à 58,05 dollars, un plus bas depuis le 17 novembre.

“La raison de cette baisse des cours, c’est toujours les températures dans le nord-est des Etats-Unis, qui sont proprement incroyables. Tant qu’on n’aura pas une vague de froid, les prix resteront sous pression”, a expliqué Bruce Evers, analyste à la banque Investec.

Selon le fournisseur de données américain Meteorlogix, les températures devraient cette semaine être de huit degrés supérieures à la normale saisonnière dans le nord-est américain, premier marché mondial pour le fioul de chauffage.

Ces températures sont synonymes de baisse de la demande en produits distillés (une catégorie qui comprend le fioul de chauffage) et dépriment donc les cours du brut.

“Selon les services météorologiques, la demande américaine en fioul de chauffage va être de 33% inférieure à la normale pendant la semaine qui s’achève le 6 janvier”, rapportait Michael Davies, analyste à la maison de courtage Sucden.

Les cours ne sont plus très loin de leurs plus bas de l’année 2006 atteints fin octobre à Londres, à 57,39 dollars. A New York, ils s’étaient même repliés jusqu’à 55,08 dollars à la mi-novembre, une glissade amplifiée par des facteurs techniques (un changement de contrat avait coïncidé avec la tendance de baisse, et accru les liquidations).

Si les cours clôturaient la séance new-yorkaise loin sous les 60 dollars, “un test des récents plus bas pourrait être au programme”, avait pronostiqué dans la journée Mike Fitzpatrick, analyste à la maison de courtage Fimat.

Facteurs techniques mis à part, Kevin Norrish, analyste à la banque Barclays Capital, jugeait la réaction du marché exagérée. “Même si les températures américaines devraient maintenir les prix sous pression, il nous semble que les opérateurs surestiment leur impact sur la demande de pétrole. Le fioul de chauffage ne représente en décembre et janvier que 6% de la demande totale en brut”, a-t-il argumenté.

Quoi qu’il en soit, les températures américaines suffisaient à contrer l’influence des facteurs potentiels de hausse des cours, comme par exemple la baisse de plus de 14 millions de barils des stocks de brut américains sur les deux semaines achevées le 22 décembre.

Les facteurs géopolitiques, qui ont contribué à pousser le brut à des plus hauts historiques à l’été 2006, étaient de même relégués au second plan.

 03/01/2007 21:17:39 – © 2007 AFP