Grâce aux SNS, l’entreprise japonaise veut redevenir une “grande famille”

 
 
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Hommes et femmes d’affaires japonais à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[20/12/2006 07:27:07] TOKYO (AFP) Géantes et éclatées géographiquement, beaucoup d’entreprises nippones cherchent à renouer avec l’idée de “grande famille” qui les caractérisait autrefois en encourageant l’usage de blogs et de réseaux communautaires (SNS), outil de communication et d’entraide pour leurs salariés.

A mi-chemin entre vie professionnelle et vie privée, les SNS (Social Network Service) ont commencé à proliférer dans les entreprises japonaises à partir de 2005, explique Atsuko Tomaru, de l’Institut de recherches Nomura (NRI).

“A l’origine, c’était le fait de jeunes pousses de l’internet. Mais désormais les grands groupes de l’informatique, des télécommunications ou de la finance se sont mis aussi à adopter cet outil”, raconte-t-elle.

Des filiales du géant des télécommunications NTT ou de l’équipementier informatique Fujitsu ont ainsi mis en place des plateformes de services communautaires, permettant à leurs collaborateurs de tenir un blog ou un site thématique interactif dans le système informatique de la société.

Seuls les salariés de l’entreprise concernée, voire seulement une partie d’entre eux, ont accès à ces “intra-blogs” ou “intra-SNS”.

“Suivant notre philosophie d’entreprise, nous avons comme priorité de briser le cloisonnement et de favoriser les relations humaines. C’est pour cela que nous avons mis en place un intra-SNS”, affirme un message de la direction de NTT Data, une filiale de NTT.

“Nous avons trois objectifs: offrir aux salariés un espace leur permettant de s’exprimer librement ou d’échanger des informations, favoriser la communication entre personnes partageant les mêmes opinions ou loisirs, au-delà de leur rôle et niveau dans l’entreprise, et construire des liens entres personnes du groupe distantes géographiquement”, ajoute l’argumentaire.

Quelques mois après son lancement, la plate-forme “intra-SNS” de NTT Data recense 554 sites.

Plus de la moitié des 8.500 salariés se sont inscrits à ce système, dont 1.600 sont des utilisateurs vraiment actifs.

“Nous allons continuer d’enrichir la plateforme pour augmenter le nombre de contributeurs”, promet NTT Data.

Selon Mme Tomaru, “l’intérêt de ces SNS, c’est qu’ils ne se limitent pas aux seules questions professionnelles. Les gens y parlent de leurs loisirs, de leurs familles”, ce qu’ils font rarement pendant les discussions réelles entre collègues. Cela les “humanise” aux yeux de leurs voisins de bureau, affirme la consultante.

“Un jour je me suis connecté à l’intranet de mon entreprise, et j’ai vu qu’il y avait une plateforme SNS. Je m’y suis immédiatement inscrit. Je pensais n’y trouver que des thèmes ayant trait au travail. Eh bien, je m’étais trompé: les articles n’avaient rien à voir avec le boulot”, témoigne sur son blog un salarié.

Ces sites sont aussi des lieux d’entraide, permettant par exemple à des mères de famille de donner des conseils à leurs semblables pour concilier famille et travail.

Toutefois, plusieurs utilisateurs relèvent que même dans un espace virtuel privé, il est difficile et risqué de se placer sur un plan d’égalité avec un supérieur hiérarchique.

En outre, les entreprises doivent impérativement édicter des règles de bonne conduite et mettre en place des outils de sécurité pour éviter des usages abusifs de cet outil à double tranchant, délation, ragots, fuite d’informations confidentielles, etc., insiste un autre consultant de NRI.

 20/12/2006 07:27:07 – © 2006 AFP