Pas d’accord de l’UE en vue sur les quotas de pêche en Atlantique pour 2007

 
 
SGE.BZF18.191206200624.photo00.quicklook.default-245x195.jpg
La ministre espagnole de la Pêche Elena Espinosa et le commissaire européen à la Pêche, Joe Borg, le 19 décembre 2006 à Bruxelles (Photo : Gérard Cerles)

[19/12/2006 20:09:40] BRUXELLES (AFP) Aucun accord ne se dessinait mardi après-midi à Bruxelles entre les Vingt-Cinq sur les quotas de pêche dans l’Atlantique pour 2007, après une première série de négociations, et la présidence finlandaise de l’UE a estimé qu’il faudrait “du temps” pour y parvenir.

“Je suis convaincu que l’on trouvera une solution”, “mais cela prendra sans doute un peu de temps avant de parvenir à un accord, demain, peut-être tard dans la nuit”, a déclaré lors d’une conférence de presse le ministre finlandais de l’Agriculture, Juha Korkeaoja.

“Il n’y a pas de position commune, mais beaucoup d’intérêts dispersés, chacun négocie sa liste de revendications et l’on ne retrouve pas les blocs habituels des +amis des pêcheurs+ et des +amis du poisson+”, a indiqué à l’AFP un responsable ministériel français.

Les ministres européens de la Pêche ont entamé mardi matin à Bruxelles le traditionnel “marathon” de fin d’année pour fixer les quotas de captures, les jours de mer et diverses mesures techniques en 2007 pour les eaux de l’Atlantique, de la Manche et de la Mer du Nord, qui sont les principales zones de pêche de l’UE.

Plusieurs lignes de fracture opposaient les grands pays pêcheurs de l’UE, selon des sources diplomatiques : la France et l’Espagne étaient divisées sur l’anchois du Golfe de Gascogne, pour lequel est proposé un moratoire au premier semestre 2007, tandis que le Royaume-Uni, le Danemark, la Suède, l’Irlande et la France s’opposaient à la forte réduction de la pêche au cabillaud.

S’appuyant sur des avis de scientifiques, la Commission avait demandé initialement une interdiction de pêche à l’anchois au premier semestre 2007, et une réduction de 25% des quotas et des jours de pêche pour le cabillaud.

SGE.BZF18.191206200624.photo01.quicklook.default-245x231.jpg
Le ministre de l’Agriculture français Dominique Bussereau (G) et son homologue danois Christian Shmidt, à Bruxelles le 19 décembre 2006 (Photo : Gérard Cerles)

Devant l’opposition des Etats membres, elle a déjà lâché du lest sur le cabillaud, en ramenant la réduction proposée de 25% à 20% sur certaines zones de pêche, et de 37% à 25% pour d’autres zones. Elle a aussi revu en baisse ses demandes de restriction sur les poissons plats et sur le hareng.

Ces concessions n’ont pas suffi et les négociations devaient se poursuivre par des discussions “bilatérales” en coulisses jusqu’à au moins 21 heures, avant de reprendre mercredi sur la base d’un nouveau compromis élaboré par la présidence de l’UE.

Sur l’anchois, la France demande la reconduction du compromis de 2006, soit l’autorisation de pêcher 500 tonnes d’anchois pour elle, et 4.500 tonnes pour l’Espagne. Mais Madrid n’est pas d’accord avec Paris et soutient la proposition de moratoire de la Commission, a indiqué le ministre espagnol, Elena Espinosa.

Les scientifiques s’alarment de la raréfaction de cette espèce depuis plusieurs années, qui pourrait conduire à son extinction. La population d’anchois a chuté de 120.000 à 20.000 tonnes en cinq ans, selon les chiffres de la Commission.

La situation du cabillaud de la Mer du Nord est elle aussi très mauvaise, avec un stock estimé à 50.000 tonnes, soit trois fois moins que le seuil plancher selon les scientifiques.

Ce poisson (aussi appelé églefin, ou morue lorsqu’il est salé et séché) bénéficie déjà d’un “plan de restauration” depuis 2004, qui s’est avéré insuffisant pour renverser la tendance.

Les négociations en cours à Bruxelles sont cruciales car elles déterminent directement les revenus des 500.000 personnes qui vivent de la pêche dans l’UE, expliquait un responsable ministériel français. De plus, l’activité et la vitalité économique des zones côtières dépendent beaucoup du secteur de la pêche.

 19/12/2006 20:09:40 – © 2006 AFP