L’Etat devra proposer une “alternative” s’il arrête la fusion GDF-Suez, dit Cirelli

 
 
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Le PDG de Gaz de France Jean-François Cirelli dans la timonerie du Provalys le 16 novembre 2006 à Saint-Nazaire (Photo : Franck Perry)

[13/12/2006 12:01:47] PARIS (AFP) Le PDG de Gaz de France, Jean-François Cirelli, a estimé mercredi que si un nouveau gouvernement, à l’issue des élections de 2007, ne voulait plus d’une fusion Suez-GDF, il devrait proposer une “alternative” à ce projet.

“Ce qui m’intéresse, c’est le développement et l’avenir de mon entreprise. Si on ne veut pas de ce projet ou si demain un nouveau gouvernement dit +moi, je ne le poursuis plus+, qu’est ce qu’on veut faire de Gaz de France?”, s’est interrogé M. Cirelli devant la presse.

“Je suis confiant sur ce projet, mais naturellement je serai respectueux du choix des actionnaires, et au premier rang duquel l’Etat, actionnaire à 80%”, a-t-il dit.

“Mais si on avait un actionnaire qui disait +moi je n’apprécie pas ce projet+, je lui dirais +très bien+, mais quelle est l’alternative pour vous?”, a-t-il poursuivi, soulignant que l’avenir du projet de fusion Suez-Gaz de France était “dans les mains de l’actionnaire”.

M. Cirelli a confirmé avoir envoyé une lettre jeudi à son homologue de Suez, Gérard Mestrallet, à la veille du conseil d’administration de Suez, lui répétant sa volonté de voir leur projet de fusion aboutir.

Le conseil d’administration de Suez a confirmé vendredi sa volonté de poursuivre le processus de fusion avec Gaz de France.

“Nous sommes en train de travailler sur un calendrier et j’espère que cette proposition sera aussi bien reçue du côté de Suez”, a-t-il dit, indiquant que Gaz de France proposait d’aboutir “le plus tôt possible, au printemps”.

“Nous poursuivons avec Suez notre réflexion sur les scénarios possibles et sur ce que nous pouvons faire pour renforcer notre fusion avant le 1er juillet”, a-t-il encore dit.

Le Conseil constitutionnel a rendu le 30 novembre une décision empêchant la privatisation de Gaz de France avant l’ouverture totale du marché à la concurrence prévue le 1er juillet, soit après les élections présidentielle et législatives.

Cette décision fait planer l’incertitude sur la fusion entre Suez et Gaz de France en raison de l’hostilité de la gauche et d’une partie de la droite à cette opération.

M. Cirelli a par ailleurs indiqué que Gaz de France donnait “tous les documents qui sont pertinents” aux cabinets d’expertise mandatés par le comité d’entreprise européen (CEE) du groupe. Le CEE a affirmé mardi ne pas avoir reçu “l’intégralité” des documents nécessaires afin de déterminer les conséquences sociales de la fusion avec Suez.

Le rapport d’expertise devrait désormais être remis au CEE vendredi 22 décembre. GDF devra ensuite attendre au moins dix jours avant de recueillir l’avis du CEE, préalable à la tenue d’un conseil d’administration sur la fusion.

M. Cirelli a affirmé que Gaz de France “n’avait jamais souhaité” tenir un conseil sur la fusion avant la fin décembre.

La cour d’appel de Paris a ordonné fin novembre le report du conseil d’administration de GDF, demandé par le CEE du groupe gazier, qui exigeait plus d’informations sur l’impact social de la fusion. Cette décision avait repoussé la perspective d’une fusion avec Suez à février 2007.

 13/12/2006 12:01:47 – © 2006 AFP