Safran : le conseil de surveillance devrait faire appel à Francis Mer

 
 
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L’ancien industriel et ministre des Finances Francis Mer, le 8 février 2005 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[10/12/2006 21:48:46] PARIS (AFP) Le groupe Safran, issu de la fusion en 2005 du motoriste Snecma et de l’électronicien Sagem, tient un conseil de surveillance mardi qui devrait appeler à sa présidence l’ancien industriel et ministre des Finances, Francis Mer, pour tenter de mettre fin à la “guerre des chefs” entre les dirigeants des deux branches.

Ce conseil, qui devrait décider du remplacement de l’actuel président Mario Colaiacovo, ancien PDG de Sagem, intervient dans un contexte extrêmement tendu, encore terni par l’annonce vendredi de la découverte d’irrégularités comptables dans la filiale Sagem Défense Sécurité.

Le conseil va décider du “départ de Mario Colaiacovo qui sera remplacé par Francis Mer”, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.

Quant au président du directoire Jean-Paul Béchat, 64 ans et ancien PDG de Snecma, son “départ est programmé mais à terme”, a ajouté cette source, sans préciser de date.

Selon une autre source, interne à l’entreprise et citant “les contacts pris avec Bercy”, il y a de “fortes présomptions” pour que M. Mer prenne la tête du conseil de surveillance.

Contacté par l’AFP, le ministère des Finances n’a fait aucun commentaire.

Dimanche soir, des négociations se déroulaient toujours entre le groupement des actionnaires salariés, proche des anciens de Sagem et qui revendique 15% du capital sur les 19,6% détenus par les salariés, et l’Etat, premier actionnaire du groupe avec 30,8% du capital.

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Le président du directoire de Safran, Jean-Paul Béchat, le 13 septembre 2006 à Paris (Photo : Franck Fife)

“On espère, avec le soutien de l’Etat, éviter une bataille mardi et parvenir à un accord entre MM. Béchat et Colaiacovo” pour mettre fin à la crise, a déclaré Daniel Dupuy, porte-parole de ce groupe d’actionnaires.

Le gouvernement avait récemment indiqué sa volonté de mettre un terme à la crise de gouvernance à la tête du groupe et ouvert la voie à un prochain départ de M. Colaiacovo.

“Une page, notamment au sein du conseil de surveillance, doit être préalablement tournée pour permettre à l’entreprise de se préparer sereinement aux autres évolutions indispensables”, avait déclaré lundi dernier le ministre de l’Economie, Thierry Breton, dans un entretien à La Tribune.

L’idée d’un départ “concerté” voire “simultané” des deux rivaux était avancée dans le courant de la semaine par le groupement des actionnaires salariés proche de Sagem mais les accusations portées vendredi soir par la direction de Safran ont relancé une polémique pendant le week-end.

Le groupe a fait état d’irrégularités comptables récemment découvertes dans filiale Sagem Défense Sécurité et susceptibles d’affecter à hauteur de 100 millions d’euros ses résultats de 2006 et des exercices antérieurs.

Par ailleurs, la direction du groupe a porté plainte pour “abus de biens sociaux” contre l’ex-PDG de cette filiale récemment licencé, Jacques Paccard, lui-même un proche de M. Colaiacovo, à qui il est reproché d’avoir licencié juste avant son départ son directeur financier et deux autres collaborateurs, avec d’importantes indemnités.

M. Paccard a qualifié ces informations de “diffamatoires”.

Le groupement des actionnaires salariés proches de Sagem a dénoncé, dimanche dans un communiqué, les “agissements” de M. Béchat.

Le groupe Safran (propulsion aéronautique et spatiale, équipements aéronautiques, défense sécurité, communications) emploie 60.500 personnes dans plus de 30 pays pour un chiffre d’affaires supérieur à 10 milliards d’euros.

 10/12/2006 21:48:46 – © 2006 AFP