L’âge de la retraite augmente inexorablement en Europe

 
 
SGE.QMC30.291106154710.photo00.quicklook.default-245x166.jpg
Une employée de plus de 55 ans travaille dans un atelier de confection Armor Lux, le 31 janvier 2006 à Quimper (Photo : Fred Tanneau)

[29/11/2006 15:49:00] BERLIN (AFP) Confrontés au vieillissement de leur population, plusieurs pays européens s’attachent à rouvrir l’épineux dossier des retraites, avec à la clé l’idée d’un départ plus tardif à la retraite des salariés.

En Allemagne, le gouvernement de grande coalition d’Angela Merkel doit fixer mercredi le relèvement de l’âge légal de la retraite à 67 ans à l’horizon 2029.

La mesure est censée désamorcer une bombe à retardement démographique. Selon des données du ministère des Affaires sociales, d’ici 30 ans, l’Allemagne comptera deux actifs pour un retraité, une situation intenable pour l’actuel système de retraites par répartition.

Le gouvernement britannique pour sa part a publié mercredi une loi qui prévoit notamment une augmentation progressive à 68 ans de l’âge de la retraite.

Par ailleurs, la pension ne sera plus indexée sur l’inflation, comme actuellement, mais sur la progression des revenus, ce qui est plus avantageux.

L’Italie quant à elle doit ouvrir en janvier prochain des négociations pour une nouvelle réforme, à l’issue desquelles un relèvement de l’âge de la retraite est attendu.

La Commission européenne avait appelé en février les 25 à “intensifier leurs efforts de réforme face au vieillissement rapide des populations”.

Malgré l’impopularité de ces réformes, qui sont souvent dénoncées par les organisations syndicales, de nombreuses capitales se sont déjà engagées sur cette voie.

La plupart des pays d’Europe de l’Est, confrontés à une quasi faillite des système de retraite hérités de l’ère soviétique, ont mis en place des réformes qui prévoient dans les dix ans à venir l’allongement de la durée du travail jusqu’à 62 ou 63 ans.

En Pologne, les hommes travaillent jusqu’à 65 ans et les femmes jusqu’à 60 ans. Un débat est engagé sur une éventuelle augmentation de la durée de travil des femmes.

Le gouvernement danois a conclu un accord avec la plupart des partis du Parlement prévoyant de reculer de 60 à 62 ans l’âge du départ en préretraite et de 65 à 67 ans celui du départ en retraite, une décision qui s’appliquera à partir de 2019 et s’étalera jusqu’en 2027.

Au Portugal, le gouvernement a signé un accord avec les partenaires sociaux sur un projet de réforme qui devrait être voté en janvier. Il est prévu que l’âge de la retraite passe de 65 ans à 65 ans un mois et un jour en 2008, 65 ans deux mois et 15 jours en 2009 et augmente ainsi jusqu’à atteindre 66 ans en 2017.

Certains Etats de l’UE ont décidé de ne toucher qu’aux systèmes de pré-retraite.

La Belgique a décidé de relever de 58 à 60 ans l’âge de la retraite anticipée.

Tout en maintenant l’âge légal de la retraite à 65 ans, l’Autriche a également porté à 62 ans l’âge de la retraite anticipée et a allongé la durée de cotisation de 40 à 45 ans.

La France pour sa part a laissé l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans, mais augmenté la durée des cotisations (40 ans en 2008, 41 en 2012, 42 en 2020).

D’autres Etats membres ont choisi de mettre en place des systèmes de bonification pour pousser les salariés à rester le plus longtemps possible sur le marché du travail, comme en Espagne où la retraite augmente de 2% pour ceux qui partent après l’âge légal de 65 ans.

En Finlande, le système permet également de gagner plus pour un départ entre 63 ans (âge légal) et 68 ans, et pénalise les salariés qui partent avant 63 ans.

Quant à la Suède –citée par la Banque mondiale comme un possible modèle pour les pays confrontés, ou en passe de l’être, à un grave problème de financement des retraites– l’âge de départ à la retraite y est flexible, à partir de 61 ans.

De plus, le montant de la retraite y est calculé selon l’espérance de vie moyenne au moment du départ à la retraite, pour inciter les salariés à travailler le plus longtemps possible.

Malgré ces réformes, l’UE est encore loin de son objectif de 50% d’emploi des 55-64 ans, avec seulement 40,2% en 2003.

 29/11/2006 15:49:00 – © 2006 AFP