Le monde des affaires se réunit à Istanbul pour parler d’UE et de contrats

 
 
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Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan (G) prononce un discours lors d’une rencontre du Forum économique mondial, à Istanbul, le 23 novembre 2006 (Photo : Bulent Kilic)

[23/11/2006 11:50:11] ISTANBUL (AFP) Quelque 380 chefs de gouvernement, ministres et hommes d’affaires se réunissent jeudi et vendredi à Istanbul pour discuter, lors d’une rencontre organisée par le Forum économique mondial (WEF), de l’adhésion de la Turquie à l’UE et des opportunités à saisir dans ce pays.

La réunion, intitulée “Connecter les régions, créer de nouvelles opportunités”, a été organisée à la demande des membres du WEF, soit les 1.000 plus grandes sociétés mondiales, alléchées par les perspectives économiques de la Turquie, a expliqué lundi Felix Howald, directeur pour l’Europe du Forum.

“De nombreux membres nous ont demandé régulièrement au cours des dernières années: ‘Je veux retourner en Turquie, je veux que vous organisiez une réunion en Turquie’, parce qu’il est dans leur stratégie, dans leur intérêt commercial de venir en Turquie”, a expliqué M. Howald lors d’une conférence de presse.

L’engouement a été tel que le WEF a dû clore ses listes d’inscription à la conférence sans pouvoir honorer toutes les demandes, a-t-il indiqué.

La croissance de la Turquie a atteint les chiffres enviables de 5,9% en 2003, 9,9% en 2004, 7,6 en 2005 et 7,5% pour le premier semestre 2006.

“Sur le plan politique, il est évident qu’avec le processus de négociations (d’adhésion) à l’Union européenne, la Turquie est sur toutes les lèvres, les gens veulent en savoir plus sur comment ça va continuer”, a poursuivi M. Howald.

La Turquie a entamé des négociations d’adhésion avec le bloc européen en octobre 2005 mais celles-ci sont menacées de blocage en raison notamment d’un différend sur les relations commerciales avec la République de Chypre, membre de l’UE depuis mai 2005 et qu’Ankara ne reconnaît pas.

Un rapport confectionné par le WEF et qui servira de base de travail à la rencontre d’Istanbul plaide clairement contre une telle éventualité.

“La Turquie est souvent perçue comme une source de risque par l’Europe”, affirme le document. Mais elle “pourrait en fait être capable de jouer un rôle éminent en aidant l’Europe à modérer certains (…) des risques mondiaux pesant sur sa prospérité et sa sécurité dans les 10 à 20 prochaines années”.

La Turquie peut être pour l’Europe un corridor d’approvisionnement énergétique, un facteur de sécurité politique ainsi qu’un marché profitable, plaide le rapport.

Parmi les invités de marque à Istanbul figurent les présidents afghan Hamid Karzai et lituanien Valdas Adamkus, les Premiers ministres egyptien Ahmed Mahmoud Nazif, jordanien Marouf Bakhit, syrien Mohammed Naji Al Otri et turc Recep Tayyip Erdogan, les Commissaires européens à l’Economie Joaquin Alunia et à la Concurrence Neelie Kroes.

Basé à Genève (Suisse), le WEF est une association à but non lucratif spécialisée dans l’organisation de rencontres entre les acteurs politiques et économiques mondiaux.

Il organise tous les ans un Forum économique mondial à Davos (Suisse), mais aussi des réunions d’échelle régionale ou se concentrant sur un pays unique.

 23/11/2006 11:50:11 – © 2006 AFP