Transilien : Alstom s’entend avec Bombardier et récupère un tiers du contrat

 
 
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Une nouvelle rame du Transilien lors de sa présentation par le groupe canadien Bombardier, le 25 octobre 2006 à Paris (Photo : Dominique Faget)

[11/11/2006 11:48:55] PARIS (AFP) Le groupe français Alstom va récupérer en sous-traitance environ un tiers du contrat de 2,7 milliards d’euros du marché des trains de la banlieue parisienne, attribué au canadien Bombardier et a donc décidé de retirer le recours déposé contre son rival, soupçonné de concurrence déloyale.

Alstom a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi s’être désisté de la procédure en référé, lancée fin octobre contre le fabricant canadien de matériel ferroviaire et aéronautique, à la suite de “l’engagement” de Bombardier d’établir une “coopération” avec Alstom.

Dans la foulée, la SNCF a annoncé que le contrat, dont la signature était suspendue en raison de la procédure engagée par Alstom devant la justice française, sera signé mardi avec Bombardier Transport France.

Les premières livraisons devraient intervenir en 2009.

La coopération Bombardier/Alstom portera sur des prestations d’ingénierie, sur l’assemblage d’une “partie significative” des voitures et sur la fourniture d’une partie des bogies.

“La part exécutée par Alstom est estimée à environ un tiers du contrat global et sera mise en oeuvre dans des conditions de marge raisonnable”, a précisé Alstom dans un communiqué.

Près de 900 millions d’euros devraient donc lui revenir.

Le groupe français déclare avoir “choisi de privilégier une solution de compromis de préférence à la procédure en cours par le souci de ne pas retarder le renouvellement des trains attendus par les Franciliens”.

Le groupe souhaite également “conforter le plan de charge de ses usines françaises du Creusot (Saône-et-Loire, centre) et de Reichshoffen (Bas-Rhin, est)”.

Une polémique était née à la suite des propos du socialiste Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile-de-France et du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), qui avait assuré que tous les trains de banlieue parisienne seraient fabriqués en France.

Le syndicat CFE-CGC d’Alstom Transport avait qualifié ces dires de “mensongers”, affirmant que la stratégie de Bombardier consistait à importer les éléments à valeur ajoutée en France et que ceux-ci n’étaient ensuite qu’assemblés dans l’usine qu’il possède à Crespin (Nord).

Le 30 octobre, Alstom avait introduit une requête en référé auprès du tribunal administratif de Paris afin qu’il examine la régularité de l’appel d’offres, après l’octroi du marché du Transilien au canadien, le 25 octobre, par la SNCF et la Région Ile-de-France.

Alstom soupçonnait en effet Bombardier de concurrence déloyale, arguant que son rival profitait de ses contrats emportés sans appel d’offres au Canada, notamment pour les métros de Montréal et de Toronto, pour rogner sur ses marges et casser les prix sur les marchés étrangers.

Ce vaste chantier de modernisation du Transilien coûtera au total près de 4 milliards d’euros à la SNCF et au Stif, dont 2,7 milliards pour l’achat du matériel roulant à Bombardier.

Les nouvelles rames seront affectées aux lignes “les plus populaires”, à savoir les réseaux de Paris-Nord, Paris Saint-Lazare et Paris-Est, selon M. Huchon.

La SNCF a aussi passé commande de 24 automotrices de grande capacité (AGC) à Bombardier pour 136 millions d’euros, qui viendront équiper le réseau en Seine-et-Marne (est de Paris).

Les Transiliens nouvelle génération, au nez profilé et aux banquettes multicolores, commenceront à remplacer les vieilles rames en inox, dites “petits gris”, à partir de 2009. Les livraisons sont prévues jusqu’en 2015, à raison de 30 rames par an en moyenne.

 11/11/2006 11:48:55 – © 2006 AFP