Cinq ans après la mort de la Sabena, Brussels Airlines prend la relève

 
 
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Un avion de Brussels Airlines photographié le 7 novembre 2006 (Photo : Herwig Vergult)

[07/11/2006 19:44:22] BRUXELLES (AFP) Mariées depuis un an et demi, Virgin Express et SN Brussels ont scellé mardi leur avenir commun, en renaissant sous le nom Brussels Airlines, cinq ans après la faillite retentissante de leur ancêtre Sabena, l’une des plus vieilles compagnies au monde.

Alors que la compagnie a d’ores et déjà commencé à repeindre ses appareils et que les réservations seront ouvertes dès mercredi, la nouvelle bannière ne sera véritablement opérationnelle qu’à partir du 25 mars.

Sur la queue des avions, le “S” bleu de l’ancienne Sabena laissera désormais la place à un “B” rouge, couleur de Virgin Express.

C’est un véritable baptême qu’ont mimé mardi les responsables de Brussels Airlines, avec à leur tête le “parrain” de la nouvelle venue Philippe Vander Putten, qui dirigera la compagnie à compter du 1er janvier.

Ils avaient installé dans un hangar de l’aéroport de Bruxelles une authentique “tente aux miroirs”, chapiteau monté en Belgique lors des grandes fêtes populaires du début du XXe siècle.

Lumière tamisée, tentures de velours rouge, musique grandiose de Vangelis, entrée d’un avion tiré par une armée d’hôtesses et de stewards… Brussels Airlines a été portée en grande pompe sur les fonds baptismaux.

L’événement est d’autant plus symbolique qu’il intervient cinq ans jour pour jour après la faillite retentissante de la compagnie belge Sabena, qui le 7 novembre 2001 avait signé la mort de quelque 7.500 emplois.

La faillite de la compagnie lancée en 1923, due à des erreurs de gestion et à la défaillance de son actionnaire de référence Swissair, avait causé une énorme émotion en Belgique, où elle était considérée comme l’un des rares symboles de l’unité du royaume.

Le 15 février 2002, une nouvelle compagnie, aux ambitions plus modestes et baptisée SN Brussels Airlines, avait pourtant pris le relais, grâce au soutien financier de grandes sociétés belges.

Trois ans plus tard, elle fusionnait avec Virgin Express, la compagnie à bas coût du milliardaire britannique Richard Branson, également basée à l’aéroport de Bruxelles.

Certains observateurs ne prédisaient alors qu’une brève existence à la nouvelle entité, qui avait choisi de continuer à voler sous deux marques différentes.

Mardi, Brussels Airlines a définitivement rompu avec le passé, abandonnant les dernières empreintes de la Sabena. Le code international SN continuera à apparaître sur les tableaux d’affichage, mais disparaîtra du nom de la compagnie.

Mais la révolution réside surtout dans le changement de stratégie. Alors que Brussels Airlines continuera à développer ses vols vers l’Afrique et maintiendra une business class sur ses longs et moyens courriers –vers l’Afrique, Tel Aviv, Moscou et Helsinki–, il en sera tout autrement sur les vols européens.

Convaincu que le prix est aujourd’hui un facteur déterminant même pour les clients professionnels, Brussels Airlines y proposera une classe améliorée, baptisée “b.flex”. En comparaison avec un produit business classique, ces billets seront selon elle jusqu’à 50% moins chers.

Concrètement, 35% des sièges seront alloués à cette classe. Les passagers y bénéficieront de procédures d’enregistrement ultra-rapides, pourront enregistrer plus de bagages et bénéficieront d’un confort supplémentaire.

Les 65% restant, baptisés “b-light”, seront des sièges à bas prix. Alors qu’actuellement, le groupe ne propose ces tarifs via Virgin Express que sur une vingtaine de liaisons, ce seront plus de 50 destinations qui le feront à l’avenir, avec des allers-simples à partir de 49 euros TTC.

Forte de sa position dominante à l’aéroport de Bruxelles et de ses nouveaux produits, Brussels Airlines espère atteindre d’ici deux ans la rentabilité sur ses lignes européennes.

 07/11/2006 19:44:22 – © 2006 AFP