L’économie européenne dans une phase de croissance vertueuse, selon Bruxelles

 
 
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Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia, lors d’une conférence de presse à Bruxelles le 6 novembre 2006 (Photo : John Thys)

[06/11/2006 20:25:36] BRUXELLES (AFP) Après avoir renoué avec la croissance cette année, l’économie européenne devrait poursuivre sur sa lancée vertueuse en 2007-08, conjuguant baisse du chômage, inflation modérée et finances publiques redressées, selon la Commission européenne.

Les ministres des Finances de la zone euro, qui se réunissaient lundi soir à Bruxelles pour leur traditionnel tour d’horizon économique mensuel, se sont félicités de ces bonnes nouvelles.

Dans ses prévisions économiques dites d'”automne” publiées lundi matin, la Commission a une nouvelle fois relevé ses anticipations de croissance pour la zone euro à 2,6% cette année et 2,1% en 2007, et donné une première prévision de 2,2% pour 2008.

Dans ses précédentes prévisions, Bruxelles tablait sur une croissance de 2,5% en 2006 et de 1,8% en 2007.

Le ministre néerlandais Gerrit Zalm s’est réjoui de “très bons chiffres”, à son arrivée à Bruxelles.

“Nous allons avoir une bonne réunion” au vu de ces chiffres, a déclaré le Français Thierry Breton.

L’Autrichien Karl-Heinz Grasser a même jugé la Commission “trop pessimiste” au regard des bons indicateurs, estimant que l’année 2007 pourrait s’avérer “bien meilleure” que prévue.

Les douze pays de la zone euro devraient donc bénéficier de trois années de croissance “au-dessus du potentiel” (estimé à 2%-2,1%), a indiqué la Commission européenne.

“Après plusieurs années décevantes, l’économie européenne devrait connaître en 2006 son meilleur résultat depuis le début de la décennie”, s’est félicité le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia, lors d’une conférence de presse.

En 2005, la zone euro avait connu un trou d’air, avec une croissance de seulement 1,4%.

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Les pays de la zone euro

Le moteur de la reprise économique est une “demande intérieure solide”, grâce aux investissements et à la consommation des ménages. De ce fait, “le ralentissement américain n’aura pas d’impact important” a estimé le commissaire Almunia.

La demande est notamment soutenue par la baisse du chômage, a-t-il expliqué, soulignant que l’UE a connu cette année son “plus fort rythme de création d’emploi depuis le début des années 2000”. La zone euro devrait créer “5 millions d’emplois” sur la période 2006-08, selon les prévisions.

La Commission pronostique une baisse régulière du taux de chômage, de 8% cette année à 7,7% l’an prochain puis 7,4% en 2008.

Outre le dynamisme de l’économie, la modération des coûts salariaux et l’accroissement de la productivité expliquent cette amélioration sur le front du chômage, selon Bruxelles.

Mais en dépit de ces nets progrès, l’Europe “n’atteindra pas l’objectif d’un taux d’emploi de 70%” à l’horizon 2010, a regretté M. Almunia.

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La croissance dans l’Union européenne en 2006

Autre élément de ce cycle économique vertueux, l’inflation restera modérée et devrait même passer sous le seuil de 2% visé par la Banque centrale européenne (BCE).

La Commission prévoit une décrue progressive de 2,2% cette année à 2,1% l’an prochain puis 1,9% en 2008. Contrairement à la BCE, M. Almunia a estimé que le risque de hausse des prix est “contenu”, la hausse des prix du pétrole depuis 2005 n’ayant pas produit d'”effets secondaires” majeurs.

La hausse de trois points du taux de TVA en Allemagne l’an prochain devrait avoir un impact de 0,3 point de pourcentage sur l’inflation de la zone euro, a précisé M. Almunia.

La BCE a de son côté déjà prévenu qu’elle devrait continuer d’augmenter ses taux directeurs, vraisemblablement en décembre.

Enfin, le commissaire Almunia s’est réjoui de l’amélioration de la situation des finances publiques des pays de la zone euro. Le déficit public moyen de la zone devrait baisser de 2,0% du PIB cette année à 1,5% l’an prochain puis 1,3% en 2008. Tandis que les dettes publiques connaissent “une nette tendance à la baisse”, de 69,4% du PIB en 2005 à 68,0% puis 66,9% en 2007 et 2008.

C’est la preuve que “le pacte de stabilité et de croissance fonctionne”, a commenté le commissaire.

Cependant “les Etats membres de l’UE semblent n’avoir pas tiré tout le parti possible de la croissance retrouvée pour réduire leurs déficits”, a-t-il nuancé.

M. Almunia a averti l’Italie qu’elle devra prendre de nouvelles mesures d’économie. L’Italie et le Portugal seront les deux seuls pays de la zone euro à continuer de violer le pacte l’an prochain.

 06/11/2006 20:25:36 – © 2006 AFP