Le gouvernement russe menace d’arrêter le projet pétrolier Sakhaline 2

 
 
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Le projet Sakhaline 2

[20/10/2006 09:59:37] MOSCOU (AFP) Le gouvernement russe a menacé vendredi d'”arrêter” Sakhaline 2 s’il ne respecte pas les lois et a annoncé une possible révision du “modèle économique” de ce gigantesque projet pétrolier et gazier, suggérant que la part des Russes devait être augmentée.

“Si les lois fédérales sont violées, si des dommages irréparables sont causés à l’environnement, nous prendrons des mesures pour arrêter le projet”, a déclaré le ministre russe des Ressources naturelles Iouri Troutnev à des journalistes à l’issue d’une session extraordinaire sur Sakhaline 2 au Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement).

“Nous sommes arrivés à un dialogue constructif” avec les opérateurs du projet, a toutefois ajouté M. Troutnev, soufflant le chaud et le froid sur ce projet piloté par le groupe anglo-néerlandais Shell.

“La compagnie est d’accord (avec nous) sur le fait qu’elle a violé la législation environnementale”, a-t-il dit.

Le Pdg du consortium Sakhalin Energy, dirigé par Shell, Ian Craig a envoyé vendredi une lettre à M. Troutnev réaffirmant son engagement à coopérer avec son ministère.

“M. Craig a donné l’assurance que la compagnie répondra rapidement et de façon adéquate pour corriger tous les points non conformes qui pourraient être détectés” au cours des vérifications en matière environnementale du projet, a indiqué Sakhalin Energy dans un communiqué.

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Le directeur du consortium Sakhalin Energy Ian Craig lors d’une conférence de presse à Ioujno-Sakhalinsk, le 27 septembre 2006 (Photo : Denis Sinyakov)

Le vice-ministre russe de l’Industrie et de l’Energie Andreï Dementiev a déclaré de son côté devant les sénateurs que des discussions étaient en cours sur une possible révision du “modèle économique” de Sakhaline 2.

“Le ministère de l’Industrie et de l’Energie mène des négociations avec les investisseurs sur la possibilité de réviser le modèle économique des accords, mais il est peu probable que cela conduise à une changement des conditions des +accords de partage de production+”, a déclaré M. Dementiev.

Ces accords passés avec l’Etat russe dans les années 1990 sont appréciés des investisseurs étrangers car ils garantissent des conditions stables en échange d’un partage des bénéfices entre l’Etat russe et les compagnies une fois tous les investissements amortis.

“Il faut reconnaître que sur les trois accords de partage de production (conclus en Russie), celui de Sakhaline 2 est le pire pour nous du point de vue des conditions économiques”, a poursuivi M. Dementiev, affirmant qu’un tel accord ne serait plus aujourd’hui signé.

Le gouvernement s’efforce d’obtenir de l’opérateur de Sakhaline 2, Sakhalin Energy, qu’il augmente la part russe dans les contrats, a-t-il expliqué.

Dans les contrats signés en 2005, la part des organisations russes s’élève à 87% (ou 931 millions de dollars) sur un total de 1,07 milliard de dollars, a-t-il dit.

Dans les contrats déjà réalisés, la part russe était de 39%, soit 1,4 milliard sur 3,5 milliards, a-t-il ajouté.

Concernant le respect des lois environnementales par les compagnies pétrolières, une réunion aura lieu à la mi-novembre entre le ministère des Ressources naturelles et le procureur général, a précisé M. Troutnev.

Le ministre a également indiqué qu’il rencontrerait les dirigeants des compagnies pétrolières russes mardi à Khanti-Mansiisk (Sibérie occidentale).

 20/10/2006 09:59:37 – © 2006 AFP