Suez et GDF revoient leur copie pour Bruxelles et proposent de céder plus de gaz

 
 
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Le PDG de Suez Gérard Mestrallet, lors d’une conférence de presse à Bruxelles le 6 octobre 2006 (Photo : Benoît Doppagne)

[14/10/2006 11:33:37] PARIS (AFP) Suez et GDF ont revu leur copie pour Bruxelles et proposent de céder plus de gaz pour faire approuver leur fusion, nouvelle étape dans les âpres négociations avec les autorités de la concurrence, sur fond de rumeurs sur des tensions entre les groupes.

Vendredi soir, ils ont transmis à la Commission leurs nouvelles propositions, qui comportent notamment l’abandon de la filiale gazière de Suez, Distrigaz, il est vrai après l’avoir un peu délestée d’actifs que le groupe conservera.

“Le nouveau groupe céderait la participation détenue par Suez dans Distrigaz”, ont indiqué Suez et GDF dans un communiqué commun.

“Toutefois, il disposerait de 70 térawatts/heure (TWh) fournis à partir de contrats d’approvisionnement à long terme détenus par Distrigaz. Il sécuriserait ainsi les besoins d’approvisionnement gazier d’Electrabel pour alimenter ses centrales et fournir ses clients”, précise le communiqué.

Le groupe fusionné conserverait aussi les deux méthaniers de Distrigaz.

Les deux groupes proposent aussi d’accroître la part détenue dans le terminal de Zeebrugge, “l’un des plus grands terminaux européen, de 51 à 60%”, conservant ainsi un site-clé, mais proposent de lâcher du lest sur les autres infrastructures belges régulées.

Ces dernières sont regroupées dans Fluxys, où le nouveau groupe baisserait sa participation de 57% à 45% au profit des communes belges, a précisé un porte-parole de Suez.

En revanche, les groupes ne proposent plus de ventes de volumes de gaz, les “gas release”, comme c’était le cas auparavant. Ils justifient ce changement par l’accroissement des cessions de gaz induites par la vente de Distrigaz.

“Pour compenser les cessions de volumes de gaz supplémentaires dans le cadre de la cession de Distrigaz, les +gas release+ ne sont plus proposés”, a souligné à l’AFP une porte-parole de Suez.

Au total, les groupes proposent de se séparer de 141 Twh de gaz, sur un total (Suez + GDF) de 1.100 TWh. Les premières propositions faites les 20 septembre aboutissaient à des cessions de 105 Twh. Désormais, l’intégralité des cessions de gaz repose sur Suez alors que GDF devait initialement en supporter une partie.

Les autres “remèdes” du 20 septembre sur la cession de la part de GDF dans l’électricien belge SPE, les réseaux de chaleurs ou les infrastructures ne sont pas modifiées.

Parallèlement, le PDG de Suez Gérard Mestrallet est monté au créneau pour tenter de dissiper les rumeurs de frictions entre les groupes, qui seraient causées par les appétits de Suez dans la répartition des pouvoirs au sein du nouvel ensemble.

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L’homme d’affaires François Pinault, le 8 juin 2005 à Venise (Photo : Filipo Monteforte)

Suez réalise deux fois plus de chiffre d’affaires et a trois fois plus d’employés que GDF.

“A ce stade de la réflexion”, les deux groupes suivent des principes “de parité et d’équité” dans la définition des équipes dirigeantes, a assuré M. Mestrallet, futur président du groupe. “C’est une fusion d’égaux entre deux grands groupes”, a-t-il ajouté.

Pourtant, selon un membre du conseil d’administration de GDF, “il semble que les choses sont tendues”. “Mais le gouvernement veille à ce que les relations entre les deux groupes restent officiellement normales afin que les groupes aillent au terme du projet”.

Face aux rumeurs de discorde, d’OPA avortées ou d’exigences bruxelloises exorbitantes, les deux groupes affichent donc leur confiance dans la réussite du projet.

Les engagements pris vendredi “sont pleinement compatibles avec leur projet industriel dont l’actualité et l’intérêt sont confirmés pour les deux entreprises”, ont affirmé les deux groupes, en précisant que les discussions avec Bruxelles étaient “terminées”.

 14/10/2006 11:33:37 – © 2006 AFP