Les métaux non ferreux vont encore trotter, mais pas galoper en 2007

 
 
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Un travailleur charge des feuilles de cuivre qui vont être acheminées vers le port d’Antofagasta, le 20 août 2006 (Photo : Martin BERNETTI)

[11/10/2006 14:42:00] LONDRES (AFP) Les cours des métaux non ferreux resteront très élevés en 2007, dans un contexte économique toujours solide grâce à la forte croissance chinoise, mais l’expansion des mines limitera leur appréciation en fin d’année, selon des analystes réunis cette semaine à Londres.

Cette année a été celle de tous les records: cuivre, aluminium, nickel, zinc, plomb ont tous atteint des plus hauts historiques, alors que la production n’a pas suffi à rassasier l’énorme appétit de la Chine, qui poursuit rapidement son industrialisation et son urbanisation.

Les Etats-Unis et, dans une moindre mesure, l’Europe se sont également avérés plus voraces, mais le problème, en fin de compte, est surtout venu de l’offre, observent des analystes présents à la “Semaine du LME” (London Metal Exchange), un rendez-vous annuel qui a débuté lundi dans la capitale britannique.

Les stocks de ces métaux sont tombés à des niveaux critiques, et les grèves fréquentes dans plusieurs mines au Canada, au Chili ou en Nouvelle-Calédonie, ont réduit les extractions, ce qui a créé des déficits de production.

Cette situation est toutefois sur le point de changer. Et pour cause: les compagnies minières ont investi massivement dans l’exploration, y consacrant désormais un budget annuel de plus de 7 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros), contre moins de 2 milliards en 2002, selon des estimations de la Société Générale.

De nouvelles mines vont ainsi voir le jour d’ici un an, ce qui devrait rééquilibrer la balance entre offre et demande (cas du cuivre, de l’aluminium et du zinc) ou même faire apparaître des excédents de production (cas du plomb et de l’étain). L’offre de nickel restera en revanche en déficit, en raison de la forte demande d’acier inoxydable, dont la fabrication absorbe 65% de l’offre de ce métal.

Mais les analystes ne s’attendent pas à ce que cela pèse sur les prix avant fin 2007, voire 2008, d’abord parce que les stocks sont si bas qu’il faudra des mois pour les renflouer, ensuite parce que la demande continuera de progresser, avec la Chine pour locomotive.

Pour Stephen Briggs, de la Société Générale, la demande mondiale de métaux augmentera encore à un rythme de 4% en 2007, contre 5 à 5,5% cette année.

“L’approvisionnement en métaux va rester extrêmement limité, et les prix à des niveaux historiquement élevés”, juge-t-il. “La Chine reste la force motrice de la croissance de la demande”.

Comme la plupart des analystes des matières premières, il table sur un atterrissage en douceur de l’économie américaine –croissance de 2,9% en 2007 selon le Fonds monétaire international–, tandis que l’économie chinoise devrait continuer à croître à un rythme de 10%.

La Chine, deuxième plus gros consommateur de pétrole, est aussi aujourd’hui le premier importateur de métaux, et de loin. Elle absorbe 20% de l’offre mondiale d’aluminium, de cuivre et de zinc, 10% de celle de nickel, près de 30% de celle d’acier et 40% de celle de minerai de fer, relève UBS.

Et cela n’est pas prêt de changer. Elle devrait par exemple importer 20 millions de tonnes de cuivre en 2020, contre 3 millions cette année (Deutsche Bank), et devenir importatrice d’aluminium en 2010 pour la première fois depuis neuf ans (selon UBS).

Dans ce contexte, l’intérêt des investisseurs pour le secteur devrait rester très vif l’an prochain, et les analystes prédisent donc des prix très élevés, voire record, jusqu’au deuxième semestre 2007, lorsqu’ils devraient commencer à s’affaisser.

 11/10/2006 14:42:00 – © 2006 AFP