Airbus : Louis Gallois garde le plan de restructuration mais veut rassurer

 
 
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Le nouveau PDG d’Airbus Louis Gallois (c) lors d’une rencontre avec des dirigeants du groupe, le 10 octobre 2006 au siège à Toulouse

[10/10/2006 18:48:18] PARIS (AFP) Le nouveau président d’Airbus Louis Gallois a annoncé mardi le maintien du plan de restructuration préparé par son prédécesseur Christian Streiff, avec des suppressions d’emplois à la clé, tout en s’efforçant de rassurer les personnels et ses partenaires allemands.

Les premières réactions, tant des marchés financiers que du gouvernement français ont été positives, et les syndicats d’Airbus rencontrés à Toulouse mardi après-midi ont fait état d’un discours se voulant rassurant.

Le ministre de l’Economie Thierry Breton s’est dit “convaincu” à l’Assemblée nationale que la crise secouant l’avionneur européen était désormais “derrière nous”.

Le titre EADS a clôturé en forte hausse de 3,62%, à 20,89 euros, dans un marché progressant de 0,47%.

En direction des marchés financiers, M. Gallois, au lendement de son entrée en fonction, a annoncé sur la radio Europe 1 que le plan de restructuration “Power 8”, adopté le 3 octobre par le conseil d’administration d’EADS, commençait “tout de suite”.

Le dirigeant, qui, après la démission de M. Streiff, cumule désormais les fonctions de patron d’Airbus et de co-président de sa maison mère EADS, a aussi fait valoir la “simplification très forte” de cette nouvelle structure de gouvernance.

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Direction et actionnariat d’EADS

M. Breton a qualifié cette réforme de “très bonne nouvelle pour l’entreprise” et a souligné que l’Etat, actionnaire à 15% d’EADS, a “décidé de soutenir pour le long terme cette entreprise stratégique”.

M. Gallois a assuré que le plan, “inévitablement rigoureux”, serait mis en oeuvre dans “le dialogue et l’équilibre”, s’adressant tout autant aux syndicats des 57.000 salariés d’Airbus qu’à ses partenaires allemands.

“Il nous a dit qu’on ne toucherait pas aux sites, qu’on ferait le maximum pour faire partir les gens avec des mesures d’âge, a indiqué le délégué syndical Julien Talavan (FO, majoritaire) à l’issue d’une réunion des syndicats avec M. Gallois dans la principale usine du groupe à Toulouse.

La CGT a indiqué de son côté n’être “pas du tout rassurée”.

“M. Gallois a démenti” une information de presse faisant état de quelque 10.000 suppressions de postes et “il s’est dit incapable de donner un chiffre” a ajouté M. Talavan.

Les suppressions d’emploi “ne porteront pas sur les ateliers et les bureaux d’études car Airbus doit livrer 430 avions cette année” mais “il y a des structures trop lourdes qu’il faudra rendre plus légères”, avait indiqué M. Gallois avant de se rendre à Toulouse.

Le PDG d’Airbus entend par ailleurs “rationaliser” les chaînes d’assemblage mais n’a pas donné d’indications sur le futur partage entre les lignes de Toulouse et de Hambourg.

Le “dialogue” se mènera également avec les responsables politiques des régions concernées par Airbus, a indiqué l’ancien patron d’Aerospatiale et de la SNCF, qui s’est entretenu avec le maire UMP de Toulouse Jean-Luc Moudenc.

M. Gallois s’est engagé par ailleurs à ce “que l’effort soit équilibré entre les différents pays, qu’on ne demande pas tout à un pays, et rien à un autre”.

Le ministre allemand des Transports Wolfgang Tiefensee a relevé cet engagement lors d’une rencontre à Strasbourg avec son homologue français Dominique Perben: “Sur les questions sociales aussi, une solution équitable entre la France et l’Allemagne sera trouvée (…), j’en suis sûr”, a-t-il déclaré.

“Il n’y a pas de divergences franco-allemandes pour mettre en oeuvre notre plan”, a martelé M. Gallois, en soulignant la nécessité de mener maintenant une “véritable intégration” des composantes d’Airbus.

Au-delà des efforts pour mener à bien l’industrialisation de l’A380, qui a pris deux ans de retard, M. Gallois a indiqué qu’il proposera le lancement du long courrier A350 au conseil d’administration d’EADS “dans les prochaines semaines”. Il a toutefois reconnu qu’il fallait “trouver 9 à 10 milliards d’euros et les ressources en ingénierie” pour lancer cet appareil, destiné à concurrencer le 787 de Boeing.

 10/10/2006 18:48:18 – © 2006 AFP