Volkswagen presse les fabricants de camions MAN et Scania à s’entendre

 
 
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Montage-photo des logos des fabricants de camions allemand MAN et suédois Scania

[09/10/2006 16:57:34] FRANCFORT (AFP) Le groupe allemand Volkswagen a pressé lundi les fabricants de camions allemand MAN et suédois Scania, deux groupes dont il est le principal actionnaire, à s’entendre d’ici quatre semaines sur une alliance qui doit créer le nouveau numéro un des camions en Europe.

“Nous ne pouvons pas attendre que les discussions entre les deux équipes de l’exécutif des deux groupes durent trop longtemps. J’ai dit quatre semaines, pas quatre mois”, a lancé le président de Volkswagen Bernd Pischetsrieder lors d’une conférence téléphonique.

Une déclaration en forme d’ultimatum. Volkswagen est le premier actionnaire à la fois de MAN, dont il a pris récemment 15,06% du capital, et de Scania, dont il détient 34% des droits de vote.

Le conglomérat de Munich s’était dit peu auparavant prêt à retirer son offre de reprise hostile de 9,6 milliards d’euros sur Scania. A la condition toutefois de pouvoir réaliser son projet industriel à l’issue de discussions avec la direction du rival suédois.

“MAN AG cherche à court terme à parvenir via des négociations à une solution amiable pour créer une combinaison entre MAN et Scania”, a indiqué le groupe allemand dans un communiqué.

“Dans ce contexte, MAN étudie la possibilité de retirer son offre de reprise sur Scania, à des conditions qui doivent être négociées par toutes les parties prenantes”.

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Le président de Volkswagen Bernd Pischetsrieder, le 3 mai 2006 à Hambourg (Photo : Roland Magunia)

Le président de Volkswagen a salué ce pas en avant, qu’il a plus d’une fois appelé de ces voeux ces dernières semaines. “Nous préférons une approche amicale (…), mais nous n’accepterons pas une solution qui sacrifie des synergies potentielles”, a-t-il toutefois prévenu.

Scania n’avait toujours pas réagi à l’invitation au dialogue de l’entreprise bavaroise en fin d’après-midi, pas plus que son autre actionnaire de référence, la famille suédoise Wallenberg.

L’offre de MAN, lancée il y a trois semaines, avait été immédiatement rejetée par la direction de Scania, ainsi que par Volkswagen et la famille Wallenberg, qui détient directement et indirectement 29% du fabricant suédois de camions.

Depuis lors, M. Pischetsrieder s’est fait l’avocat d’une solution pacifique et de l’apport à une éventuelle entité fusionnée de la division brésilienne de poids-lourds de Volkswagen.

Une alliance à trois donnerait naissance au nouveau numéro un des poids-lourds de plus de 16 tonnes en Europe, devant le germano-américain DaimlerChrysler et le groupe suédois Volvo, également propriétaire des camions Renault.

Pour la firme de Wolfsburg (Nord), la fusion doit être payante à la fois au niveau financier et au niveau industriel, a répété son président. Il compte sur de nombreuses synergies grâce au mariage de MAN et Scania, notamment par la mise en commun des dépenses de développement ou encore des achats. L’objectif affiché de MAN –synergies de coûts de 500 millions d’euros par an–, est “ambitieux mais possible”, selon M. Pischetsrieder.

Il s’est dit “confiant” de voir MAN et Scania trouver un terrain d’entente. En cas contraire, il n’y aurait pas “d’autre voie” qu’une offre hostile, a-t-il mis en garde. Volkswagen serait prêt à autoriser MAN à acheter Scania si les négociations échouent. “Si au bout du compte, c’est la meilleure solution”, a indiqué M. Pischetsrieder, également président du conseil de surveillance de Scania.

Le numéro un européen de l’automobile n’entend pas racheter complètement MAN. Mais une nouvelle montée au capital est loin d’être exclue, selon son patron: “nous gardons toutes les options ouvertes”.

 09/10/2006 16:57:34 – © 2006 AFP