Le nouveau Premier ministre japonais Shinzo Abe nomme son équipe économique

 
 
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Le nouveau Premier ministre japonais Shinzo Abe, le 26 septembre 2006 à Tokyo (Photo : Toru Yamanaka)

[26/09/2006 10:31:15] TOKYO (AFP) Le nouveau Premier ministre japonais Shinzo Abe a nommé mardi une équipe économique composée d’un spécialiste des sciences, Koji Omi, d’un professionnel de la politique, Akira Amari, et d’une économiste réputée, Hiroko Ota, tous trois des fidèles parmi les fidèles.

Un bureaucrate vétéran de l’Agriculture et des Pêches, Toshikatsu Matsuoka, 61 ans, a par ailleurs été promu à la tête de ce ministère, et jouera donc un rôle important au sein de la délégation nippone dans les difficiles négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Koji Omi, 73 ans, succède à Sadakazu Tanigaki, candidat malheureux au poste de Premier ministre, à la direction de l’incontournable ministère des Finances.

Malgré une formation purement commerciale, M. Omi est un spécialiste des nanotechnologies et de la politique scientifique.

Il est le fondateur du forum annuel “Sciences et technologie dans la société” (STS) de Kyoto, qui se veut le “Davos des sciences” réunissant savants, grands patrons et politiciens.

Ce ponte du Parti-libéral démocrate (PLD) au pouvoir, dont il fut un temps le secrétaire général, a exercé les fonctions de ministre des Sciences et technologies de 2001 à 2002.

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Le nouveau ministre des Finances japonais Koji Omi lors d’une conférence de presse, le 26 septembre 2006 à Tokyo (Photo : Toshifumi Kitamura)

Il a simultanément été en charge du dossier explosif des îles Kouriles, territoires annexés par la Russie en 1945 et toujours revendiqués par Tokyo.

Il sera secondé par la nouvelle secrétaire d’Etat à la Politique économique et budgétaire Hiroko Ota, qui succède à Kaoru Yosano.

Mme Ota, 52 ans, est professeur à l’Institut national d’études politiques, spécialisée en finances publiques et en politique économique. Elle est l’une des deux seules femmes nommées dans le gouvernement Abe.

“Hiroko Ota est importante”, souligne Yoshiaki Kobayashi, politologue à l’Université Keio, qui note qu’elle a longtemps fait partie d’un très influent comité de conseillers personnels nommé par le précédent Premier ministre Junichiro Koizumi pour élaborer la politique économique du Japon.

“C’est un message clair d’Abe aux électeurs et aussi aux bureaucrates des gros ministères. Il signale que, comme Koizumi, il va prendre les choses en main fermement” sans se laisser étouffer par la caste des hauts fonctionnaires, analyse M. Kobayashi.

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La nouvelle secrétaire d’Etat à la Politique économique et budgétaire Hiroko Ota, le 26 septembre 2006 à Tokyo (Photo : Kazuhiro Nogi)

Moins puissant qu’à une époque mais toujours influent, le ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (METI) revient à Akira Amari, 57 ans, en récompense pour son rôle de fédérateur de factions au sein du PLD qui a permis à M. Abe d’être triomphalement élu à la tête de ce parti le 20 septembre, et à devenir par conséquent Premier ministre.

En dehors de ses débuts chez le géant de l’électronique Sony, M. Amari n’a jamais exercé d’autres fonctions que celles de politicien professionnel –il a été élu sénateur huit fois de suite depuis 1980– et de fonctionnaire.

Ce spécialiste des petites et moyennes entreprises a présidé le comité du PLD pour le commerce et l’industrie.

Il a également été ministre du Travail pendant onze mois, entre 1997 et 1998, à une époque où le Japon était profondément englué dans la stagnation économique et connaissait un taux de chômage relativement élevé (près de 5%).

Pressé, notamment par Washington, de déréglementer et de libéraliser le marché du travail, M. Amari avait résisté, plaidant pour un système à mi-chemin entre les pratiques libérales américaines et celles, plus respectueuses du salarié, traditionnellement en vigueur dans l’Archipel.

Les analystes font remarquer que MM. Omi et Amari sont davantages des experts en politique industrielle qu’en finances publiques.

“Par rapport au gouvernement Koizumi, la nouvelle équipe a un profil plus orienté vers la croissance économique que vers la réduction des dépenses publiques. On ne peut pas savoir comment les marchés vont réagir”, a commenté Kota Hirayama, économiste chez Nomura Securities.

 26/09/2006 10:31:15 – © 2006 AFP