[23/09/2006 12:59:33] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York, échaudée cette semaine par un indicateur ayant ravivé les inquiétudes pesant sur la croissance, s’est éloignée de son record historique après l’avoir frôlé, et attend désormais davantage d’informations sur l’ampleur du ralentissement de l’économie américaine. Lors de la semaine écoulée, l’indice des 30 valeurs vedettes, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), a perdu 0,46% terminant vendredi à 11.508,10 points. L’indice composite du Nasdaq a lui abandonné 0,75% par rapport à vendredi dernier, clôturant à 2.218,93 points. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 (SP 500) a lâché dans le même temps de 0,38%, à 1.314,78 points. Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 4,597% contre 4,798% vendredi dernier, et celui du bon à 30 ans à 4,738% contre 4,919%. Alors que l’indice phare de Wall Street, le Dow Jones, avait terminé mercredi à moins de 110 points de son record historique de clôture de 11.722,98 points, atteint le 14 janvier 2000, la Bourse de New York a terminé la semaine sur une note moins enthousiaste. Les marchés ont été déprimés jeudi après la publication de l’indice mesurant l’activité industrielle de la région de Philadelphie. Négatif pour la première fois depuis avril 2003, cet indicateur a en effet réveillé les inquiétudes d’un ralentissement majeur de l’économie américaine, et relancé les débats sur une récession aux Etats-Unis. “Les marchés avaient intégré le fait que la croissance diminuait mais ils pariaient toujours sur une poursuite de cette croissance”, a souligné Marc Pado, de Cantor Fitzgerald. Or “cette publication montre que l’économie se contracte, mais ne croît plus”, a relevé Hugh Johnson, de Johnson Illington. Et “il est désormais clair que les investisseurs sont très inquiets de la direction qu’est en train de prendre l’économie américaine”, a-t-il ajouté. La décision mercredi de la Réserve fédérale américaine (Fed) de laisser son principal taux d’intérêt inchangé à 5,25% n’avait pas eu d’impact sur les marchés, parce qu’elle était largement anticipée. “Mais alors que lors de sa précédente réunion en août, la Fed avait évoqué le refroidissement graduel du marché de l’immobilier, elle a cette-fois ôté le mois +graduel+ de son communiqué”, a souligné M. Johnson, ce qui reflète selon lui une inquiétude grandissante de la banque centrale sur l’économie. Les prochains indicateurs sur le marché immobilier seront donc scrutés avec attention par la Fed comme par le marché, estiment les analystes. Les investisseurs attendent notamment lundi les reventes de logements pour août et mercredi les ventes de logements neufs. Les analystes de Lehman Brothers tablent pour le premier indice sur une chute de 1% à 6,25 millions d’unité, ce qui constituerait le cinquième mois consécutif de déclin. Pour le second, Lehman Brothers s’attend à une poursuite de la baisse, à 1,05 million d’unités, soit un recul de 2% par rapport à juillet. Si le ralentissement du secteur immobilier se confirmait, cela pourrait avoir un impact sur l’indice de confiance des consommateurs américains. Le chiffre est pourtant attendu à 104 points, en hausse par rapport à août, grâce notamment au “récent déclin des prix de l’énergie”, souligne Lehman Brothers. Selon Marc Pado, les marchés sont moins inquiets aujourd’hui au sujet de l’inflation qui a montré, au cours des dernières semaines, des signes de modération, mais davantage au sujet de la croissance et des résultats. “Pour rebondir, la Bourse a besoin de preuves lui montrant que le ralentissement économique n’est pas trop brutal”, a estimé l’analyste. Alors qu’une poignée d’entreprises ont déjà publié leurs résultats trimestriels, dans l’ensemble supérieurs aux attentes, les opérateurs devraient ainsi “surtout être attentifs à leurs prévisions pour le quatrième trimestre”, a-t-il ajouté. |
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